- Après une intervention coronarienne, les patients doivent prendre de l'aspirine à vie.
- Un anticoagulant administré seul, appelé inhibiteur de P2Y12, serait plus efficace que l'aspirine.
- Il réduit le risque d'accident vasculaire cérébral et d'infarctus du myocarde.
L’aspirine est un anticoagulant de référence, utilisé pour prévenir de nombreuses complications cardio-vasculaires. Il est notamment administré chez les patients ayant subi une intervention coronarienne percutanée (ICP). Cette opération vise à élargir ou déboucher une artère coronaire pour réduire le risque d’accident vasculaire cérébral et d’infarctus du myocarde. Dans British Medical Journal, des chercheurs révèlent qu’un anticoagulant, utilisé seul, pourrait être plus efficace que l’aspirine.
Bithérapie vs monothérapie : un inhibiteur plus efficace que l'aspirine après une opération coronarienne
Les inhibiteurs de P2Y12 sont souvent administrés aux patients en association avec l'aspirine dans le cadre de la bithérapie après une ICP. Au bout de quelques mois, ils passent à l’aspirine seule, qu’ils prennent à vie. Dans ces travaux, les chercheurs ont étudié un inhibiteur spécifique de P2Y12. Pour ce faire, ils ont analysé les données issues de cinq essais cliniques portant sur plus de 16.000 patients qui ont reçu un inhibiteur de P2Y12 (clopidogrel ou ticagrélor) ou de l’aspirine après avoir terminé une bithérapie à la suite d'une ICP. "Après un suivi moyen d’environ quatre ans, le traitement par inhibiteur de P2Y12 était associé à une diminution de 23 % du risque de décès cardiovasculaire, d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral (AVC), par rapport à l’aspirine, sans différence significative en termes d’hémorragie majeure, concluent-ils. Cela signifie que pour 46 patients prenant un inhibiteur de P2Y12 au lieu de l’aspirine après une bithérapie, un décès cardiovasculaire, un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral (AVC) serait évité." Aucune différence n’a été constatée pour les décès toutes causes confondues, les décès cardiovasculaires et les thromboses entre les deux types de traitement.
Maladie coronarienne : d'autres études devront confirmer les effets de l'inhibiteur de P2Y12
"Globalement, cette étude soutient la prescription préférentielle d'inhibiteurs de P2Y12 en monothérapie par rapport à l'aspirine, en raison de la réduction des événements indésirables cardiaques et cérébrovasculaires majeurs (EICCM) sans augmentation des hémorragies majeures à moyen terme", estiment-ils. Ces spécialistes, issus de différentes universités européennes, américaines et coréennes, soulignent néanmoins que "l'efficacité à moyen terme ne se prolonge pas nécessairement à vie, durée pendant laquelle nous conseillons aux patients de poursuivre le traitement par ces médicaments." Pour confirmer ces résultats, d’autres études plus vastes sur la monothérapie seront donc nécessaires.