- Selon une nouvelle étude menée avec des diabétiques, les agonistes du récepteur GLP-1 augmentent le risque de développer une DMLA.
- Le risque est multiplié par trois si la prise du médicament est supérieure à 30 mois.
- Les patients diabétiques plus âgés et/ou ayant eu un accident vasculaire cérébral affichaient les risques les plus élevés.
En plus de contrôler la glycémie et de réduire l’appétit, l’Ozempic pourrait être intéressant contre les troubles neurocognitifs comme la maladie d’Alzheimer et la démence ou encore la dépendance à l’alcool et à la nicotine selon plusieurs études. Toutefois, le médicament adopté par de très nombreuses personnes désireuses de perdre du poids, n’est pas un traitement miracle. Des travaux de l'Université de Toronto, publiés dans la revue JAMA le 5 juin 2025, montrent que les analogues du GLP-1 augmentent les risques de développer une dégénérescence maculaire liée à l’âge.
Sémaglutide et DMLA : les patients âgés ou ayant eu un AVC sont les plus à risque
Afin d’évaluer les effets des analogues du GLP-1 sur la santé oculaire, les chercheurs canadiens ont repris les données médicales de plus d'un million de résidents de l'Ontario ayant reçu un diagnostic de diabète. 46.334 patients ayant un âge moyen de 66 ans étaient soignés avec des analogues du GLP-1. Plus de 9 sur 10 prenaient du sémaglutide (Ozempic), les autres avaient du lixisénatide. Les scientifiques ont comparé les dossiers des participants avec ceux de personnes présentant des caractéristiques similaires (âge, sexe, santé…) qui ne prenaient pas ces médicaments et ont relevé toutes les personnes ayant développé une dégénérescence maculaire liée l’âge (DMLA) sur une période de trois ans.
Les analyses ont révélé que les patients qui prenaient des analogues du GLP-1 depuis au moins six mois avaient deux fois plus de risque de développer une DMLA humide par rapport aux autres. Ils étaient trois fois plus susceptibles de développer la maladie oculaire si leur prise du traitement remontait à plus de 30 mois. Par ailleurs, le risque était encore plus élevé chez les diabétiques âgés ou ayant des antécédents d’AVC.
DMLA : 1 utilisateur sur 1.000 potentiellement touché ?
"Les agonistes du récepteur GLP-1 semblent avoir de multiples effets sur l'œil, et dans le cas de la dégénérescence maculaire néovasculaire liée à l'âge (DMLA humide), l'impact global peut être nocif", explique Marko Popovic, co-auteur de l’étude, dans les pages de The Guardian. “Sur la base de nos données, je conseillerais de faire preuve de prudence particulière lors de la prescription d’agonistes du récepteur GLP-1 à des patients plus âgés [diabétiques] ou à ceux qui ont des antécédents d'accident vasculaire cérébral, car les deux groupes ont été trouvés avoir un risque encore plus élevé de développer [la maladie]”, ajoute-t-il.
Dans un éditorial qui accompagne la publication des travaux, le professeur Brian VanderBeek de l'hôpital de l'Université de Pennsylvanie souligne que de nombreuses personnes pourraient être concernés par cette découverte. "Cela suggère que jusqu'à 1 utilisateur sur 1.000 d’analogues du GLP-1 pourrait développer une DMLA humide par rapport aux patients non exposés. Si ce risque était reporté sur des millions d'utilisateurs, les personnes affectées pourraient finir par constituer un groupe important de patients".
De nouvelles recherches doivent être menées pour confirmer ces résultats, mais également déterminer si les personnes qui prennent le traitement pour perdre du poids font aussi face à un risque accru de développer une DMLA.