- 483 cas de rougeole, dont 84 importés, ont été déclarés en France en 2024.
- Le nombre de cas a été multiplié par 4 par rapport à 2023.
- Parmi les 300 cas éligibles à la vaccination et avec un statut vaccinal renseigné, 64 % n’étaient pas vaccinés contre la rougeole.
Près de 500 cas de rougeoles ont été enregistrés dans un total de 62 départements français en 2024, soit quatre fois plus qu’un an auparavant. Santé Publique France qui est à l’origine de ce bilan compilant les cas de rougeole dans le pays, estime que cette hausse des épidémies est due "à plusieurs années de baisse de la couverture vaccinale contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) constatée après la pandémie de Covid-19."
Rougeole : 30 % des malades hospitalisés
483 cas de rougeole ont été observés entre le 1er janvier et le 31 décembre 2024 en France. Ce chiffre "reste encore limité par rapport à la moyenne des années antérieures à la pandémie de COVID-19", remarque Santé Publique France. Toutefois, certains indicateurs interpellent. 30 % des malades ont été hospitalisés, dont sept en service de réanimation. "Les hospitalisations concernaient essentiellement des enfants de moins de 5 ans et des adultes de plus de 30 ans. Soixante-six cas ont présenté une complication, dont 42 à type de pneumopathie. Près de la moitié des complications rapportées concernaient des adultes de plus de 30 ans. Aucun décès n’a été rapporté", prévient l'organisme.
Le rapport pointe entre autres "l’existence de poches de population encore réceptives au virus de la rougeole, en particulier chez les adolescents et jeunes adultes ainsi que chez les voyageurs de retour de zones d’endémicité". Plus inquiétant, une "part non-négligeable de foyers de cas" sont apparus "en crèche chez des nourrissons dont l’infection par le virus de la rougeole peut avoir des conséquences graves y compris à long terme".
Hausse des cas de rougeole : 64 % des cas n’étaient pas vaccinés
En plus d’avoir frôlé les 500 cas de rougeoles en 2024, le nombre de cas groupés a été multiplié par 10 par rapport à l’année précédente passant ainsi à 68. Parmi ceux-ci, il y a eu 6 foyers épidémiques d’au moins 5 cas. Ils se sont déclarés dans "des établissements scolaires, des cercles familiaux, ainsi que des populations particulières (camps de Rom), mais surtout plusieurs crèches affectant particulièrement les nourrissons de moins d’un an (69 cas)". L’épisode le plus important a pris place en Auvergne-Rhône-Alpes avec 53 cas de rougeole rapportés entre janvier et avril 2024.
Selon les auteurs du bilan, cette multiplication des contaminations est liée à la baisse de la couverture vaccinale ROR enregistrée depuis la pandémie de la Covid-19. En effet, parmi les 300 patients ayant eu la rougeole et éligibles à la vaccination (c’est-à-dire âgés d’au moins 1 an et nés depuis 1980), 64 % n’étaient pas vaccinés, 15 % avaient une dose, 18 % avaient deux doses et 3 % étaient vaccinés sans que le nombre de doses reçues ne soit précisé.
Rougeole : Santé Publique France rappelle l'importance de la vaccination
Les experts ont également noté que "près d’un tiers des cas déclarés (157) étaient soit d’origine importée soit liée à une importation, confirmant la reprise de la circulation de la rougeole dans le monde et le risque de réémergence en France".
L’ensemble de ces données conduit Santé Publique France à insister sur l’importance de la vaccination par le vaccin ROR, rappelant qu’il s’agit du "meilleur moyen de se protéger du virus et de protéger également les personnes fragiles à risque de formes graves comme les nourrissons de moins d’un an, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées qui ne peuvent bénéficier de la protection par un vaccin vivant atténué".