- Les déserts médicaux ont pour conséquence l'impossibilité pour 6 millions de Français d'avoir un médecin traitant.
- Le gouvernement vient de présenter un plan pour améliorer l'accès aux soins qui propose aux médecins de consulter 2 jours par mois en zones sous-dotées.
- Le plan prévoir aussi le recrutement d'assistants médicaux pour libérer les médecins des tâches administratives.
Cela commence par une incitation. L’instauration d’une "solidarité territoriale" consistant à demander aux médecins, sur la base du volontariat, d’assurer deux jours par mois des consultations dans les zones prioritaires, contre une compensation financière, est la mesure phare du plan du gouvernement pour lutter contre les déserts médicaux. Un sujet qui impacte aujourd’hui plus de 6 millions de Français ne trouvant pas de médecin traitant.
Une mesure incitative qui devra faire ses preuves
"Les déserts médicaux sont le symptôme le plus grave de la fracture que nous avons laissé se créer au travers du temps sur notre territoire", a souligné le Premier ministre ce vendredi 25 avril à l’occasion d’un déplacement dans le Cantal. Une réplique de François Bayrou à une proposition de loi trans-partisane visant à mettre en place une "régulation autoritaire", dénoncée par les médecins qui y voient la "fin de la liberté d’installation" et qui comptent manifester leur opposition dans toute la France le 29 avril, mais qui a été adoptée contre l’avis du gouvernement et qui devrait être examinée au début du mois de mai à l’Assemblée.
Mais cette mesure incitative qui devrait, selon le gouvernement, assurer jusqu’à 30 millions de consultations par an dans les zones sous-dotées, devra faire ses preuves : "Si ce plan d’urgence ne réussit pas, le jour viendra où les principes de ce système fondé sur le choix libre des médecins devront changer", n’a pas caché François Bayrou.
Rendre du temps de consultation aux médecins
Le dispositif annoncé et qui devrait être discuté au Parlement "au cours de l’année 2025" prévoit également la création d’un nouveau statut, celui de "praticien territorial de médecine ambulatoire" qui concernerait les jeunes médecins en début de carrière. Et, toujours dans l’objectif de mieux répartir l’offre de soins dans tous les territoires, le Premier ministre souhaite "rendre obligatoires des stages en dehors des grandes villes et des CHU dès la rentrée 2026".
Autre initiative présentée ce vendredi par le Premier ministre, la réduction du temps aujourd’hui consacré par les médecins aux tâches administratives au détriment des consultations avec le recrutement annoncé de 15.000 assistants médicaux d’ici à 2028. "Ce sont deux consultations par jour gagnées, soit plus de 3,5 millions de consultations supplémentaires par an à l’horizon 2028", souligne-t-on au gouvernement.
Pharmaciens et infirmiers mobilisés pour l'accès aux soins
Par ailleurs, le rôle des pharmaciens et des infirmiers devrait aussi évoluer pour améliorer l’accès de tous aux soins. Déjà les premiers peuvent aujourd’hui délivrer des médicaments pour traiter les cystites et les angines. "Demain, un patient souffrant de rhinite allergique saisonnière pourra se rendre en pharmacie pour recevoir son traitement avec une ordonnance échue et une personne ayant une infection à la suite d’une piqûre d’insecte pourra recevoir un traitement", précise le plan gouvernemental.