- Marcher rapidement est associé à une réduction du risque de trouble du rythme cardiaque.
- Pour cela, il faut se déplacer à 5 km/h, au minimum, mais les effets sont plus importants au-delà de 6 km/h.
- Les associations étaient plus marquées chez les femmes, les moins de 60 ans, les personnes non-obèses, les personnes hypertendues et celles atteintes d'au moins deux affections chroniques.
Marcher protège le cœur. Selon une étude parue dans la revue Heart du British Medical Journal, la marche rapide réduirait le risque d'anomalies du rythme cardiaque. "Bien que le rythme de marche soit associé à une diminution des risques de maladies cardiovasculaires et de décès, peu d'études ont examiné son impact potentiel sur les anomalies du rythme cardiaque", observent les auteurs. Dans leurs travaux, ils se sont intéressés à la vitesse de marche ainsi qu’à sa durée, afin de comprendre les liens avec le risque de troubles du rythme cardiaque.
La marche rapide est associée à un plus faible risque de trouble du rythme cardiaque
Pour ce faire, ils ont utilisé les données de santé de 420.925 personnes, consignées dans une vaste banque de données britannique, la UK Biobank. Des informations sur leur durée et leur vitesse de marche étaient renseignées. Les chercheurs ont défini un rythme lent comme une marche à moins de 5 km/h ; un rythme régulier/moyen à 5 à 6 km/h ; et un rythme rapide à plus de 6 km/h. Au total, 27.877 participants ont déclaré une allure de marche lente ; 221.664, soit plus de la moitié, 53 % une allure moyenne ; et 171.384 une allure rapide. Les patients ont été suivis pendant environ 13 ans, et 9 % d’entre eux ont développé des anomalies du rythme cardiaque : fibrillation auriculaire, tachycardie, bradycardie, fréquence cardiaque anormalement lente ou encore arythmies ventriculaires (rythmes anormaux provenant des cavités inférieures du cœur).
"Après prise en compte de facteurs démographiques et de mode de vie potentiellement influents, une allure de marche moyenne ou rapide était associée à des risques significativement plus faibles (35 % et 43 %, respectivement) de toutes les anomalies du rythme cardiaque par rapport à une allure lente, constatent les auteurs. De plus, ces vitesses de marche étaient associées à des risques plus faibles de fibrillation auriculaire (38 % et 46 %, respectivement) et d'autres arythmies cardiaques (21 % et 39 %, respectivement) par rapport aux personnes déclarant marcher lentement." Le temps passé à marcher lentement n'était pas associé au risque de développer des anomalies du rythme cardiaque, pour autant, une durée plus longue de marche à un rythme moyen ou rapide était corrélée à une diminution de 27 % de ce même risque.
"Aucune conclusion définitive ne peut donc être tirée quant à un lien de cause à effet"
Selon les auteurs, les associations étaient plus marquées chez les femmes, les moins de 60 ans, les personnes non-obèses, les personnes hypertendues et celles atteintes d'au moins deux affections chroniques. Ils rappellent toutefois qu’il s’agit d’une étude observationnelle : "aucune conclusion définitive ne peut donc être tirée quant à un lien de cause à effet". Ils pointent deux limites principales à leur étude : le fait que les résultats soient basés sur de l’auto-évaluation et le manque de diversité du panel, en termes d’âge et d'origines ethniques. "Ce résultat est biologiquement plausible, estiment-ils toutefois, car des études épidémiologiques cumulatives ont montré que le rythme de marche est inversement associé à des facteurs métaboliques tels que l’obésité, l’HbA1c (glycémie à jeun), le diabète et l’hypertension artérielle, qui, à leur tour, sont associés au risque d’arythmie."