- En France, 9 millions de personnes ont pris une benzodiazépine en 2024, mais "40 % de patients traités, soit 3,6 millions, ont des durées de prescription trop longues."
- Pourtant, la prise prolongée ou à fortes doses de ces médicaments accroît les risques de dépendance, de chute, de troubles de la mémoire, de somnolence, de risque lié à la conduite.
- Ainsi, l’ANSM rappelle que la durée de traitement est de quelques jours à trois semaines pour les hypnotiques, utilisés pour les insomnies, et ne doit pas dépasser 12 semaines pour les anxiolytiques.
Plus de 9 millions. C’est le nombre de personnes en France qui ont pris une benzodiazépine en 2024, ce qui fait du pays le deuxième le plus consommateur de psychotropes en Europe, après l’Espagne, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Pour rappel, les benzodiazépines, aussi appelées calmants ou tranquillisants, regroupent une vingtaine de médicaments délivrés sur prescription médicale pour soulager l’anxiété, le stress ou l’insomnie. "Au-delà d'une certaine durée, les effets favorables des benzodiazépines s’épuisent et des effets secondaires peuvent apparaître", signale le ministère de la Santé.
Anxiété, insomnie : les benzodiazépines doivent être prescrites sur la plus courte durée possible
Problème : "40 % de patients traités, soit 3,6 millions, ont des durées de prescription trop longues", a déploré Philippe Vella, directeur médical à l’ANSM. C’est pourquoi l’agence a lancé une campagne de sensibilisation au bon usage des benzodiazépines. Leur "profil de sécurité particulier reste, pour nous, un sujet de préoccupation. (…) D’après une récente étude menée auprès d’un panel de Français, plus d’une personne qui prend ou a pris des benzodiazépines sur 3 considère qu’il ne prend pas de risque avec ce traitement."
Pourtant, la prise prolongée ou à fortes doses de cette classe de médicaments est associée à des risques de dépendance, de chute, de troubles de la mémoire, de somnolence, de risque lié à la conduite. Ainsi, pour prévenir tout problème de santé, l’autorité sanitaire a rappelé que la durée de traitement est de quelques jours à trois semaines pour les hypnotiques, utilisés pour les insomnies, et ne doit pas dépasser 12 semaines pour les anxiolytiques. Ces médicaments "constituent une aide temporaire pour atténuer les symptômes et non un traitement de la cause."
Informer trois profils de la population sur le bon usage des benzodiazépines
La campagne de l’ANSM touche les jeunes adultes de 18 à 25 ans, car près d’une personne sur 4 de moins de 30 ans, prenant ou ayant pris des benzodiazépines, affirme ne pas connaître le risque de dépendance ou celui pour la conduite et l’utilisation de machines. Autre cible : "les seniors de plus 65 ans constituent la population la plus concernée par le mésusage. Elle est la plus consommatrice de benzodiazépines. Avec des prescriptions souvent sur de très longues durées et des risques identifiés importants comme les chutes avec des conséquences potentiellement graves." Enfin, l’agence veut sensibiliser les professionnels de santé, en priorité les médecins et les pharmaciens afin qu’ils puissent relayer les bonnes informations auprès de leurs patients.