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Eviter les SMS, les jeux vidéo

Mettre le cerveau au repos total après une commotion cérébrale

Par Audrey Vaugrente

Un choc à la tête peut entraîner une commotion cérébrale. Une étude vient confirmer que le repos absolu est la seule solution pour récupérer.

PURESTOCK/SIPA
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Lire, envoyer des SMS, jouer aux jeux vidéo : des activités simples mais déconseillées aux patients souffrant de commotion cérébrale. Jusqu'alors, ces recommandations ne s'appuyaient pas sur des preuves scientifiques. Une étude menée par le Boston Children's Hospital (Massachussetts, Etats-Unis), parue ce 6 janvier dans Pediatrics, vient apporter les éléments manquants et confirme le bien-fondé de ces conseils auprès des enfants.

 

Un dysfonctionnement du cerveau
La commotion cérébrale est un dysfonctionnement du cerveau suite à un choc. Elle peut survenir après un choc direct, mais aussi sans traumatisme. Secouer sa tête fort, comme lors d'un accident de voiture, peut entraîner une commotion. Le plus souvent, elle s'explique par un déplacement des tissus mous du cerveau. Les symptômes sont variés : ils vont de l'étourdissement aux acouphènes, confusions et maux de tête en passant par l'amnésie. Elle n'apparaît pas sur les clichés des imageries médicales.

 

La commotion cérébrale est une forme légère de traumatisme crânien, à ne pas confondre avec une contusion cérébrale, qui peut elle être observée avec une imagerie médicale. En cas de complication, des hématomes sous-duraux ou extra-duraux peuvent survenir, mais ils n'en sont pas une manifestation. Le seul remède connu à une commotion est le repos total, physique et cognitif. Il est particulièrement important chez les enfants, dont le corps est encore en développement.

 

Eviter de stimuler le cerveau
Après une commotion cérébrale, le cerveau a besoin de toute son énergie pour se remettre de ses blessures. Pour cela, il faut éviter de le stimuler. Les neurologues supposent qu'un traumatisme de ce type active certaines cellules nerveuses qui libèrent un flot de substances chimiques. Cet afflux expliquerait les symptômes de la commotion. Dans le même temps, moins de sang arrive jusqu'au cerveau, donc moins d'énergie disponible. Il est donc important de maintenir un repos total, afin de corriger ce déséquilibre.

 

Une équipe de chercheurs a suivi 335 étudiants sportifs traités pour une commotion cérébrale. Ils se sont aperçus que les patients qui évitaient les tâches sollicitant la réflexion ou l'attention recouvraient plus rapidement des symptômes. La durée moyenne de récupération était de 40 jours mais court jusqu'à 100 chez les patients qui prenaient moins de repos.
Si l'étude ne détermine pas un temps optimal de repos arès une commotion, elle vient appuyer les recommandations en vigueur.« Pendant les trois à cinq premiers jours, nous recommandons à nos patients souffrant de commotion cérébrale de vraiment se mettre au repos cognitif total, à un niveau zéro," précise le Dr William Meehan, co-auteur de l'étude. Pour cela, il faut privilégier une position allongée et préférer la télévision ou la musique à la lecture. Une immobilité prolongée par toujours facile à imposer à un public enfant.

 

Reprendre progressivement
« Les patients qui expérimentent des symptômes sévères préfèrent de toute façon se reposer, mais ceux avec des symptômes légers pourraient penser qu'ils peuvent tout de suite retourner à l'école ou faire du sport, ce qui peut retarder leur récupération», analyse le Dr Meehan.
Il revient aux parents d'expliquer à leur enfant blessé pourquoi il ne peut pas immédiatement reprendre ses activités normalement. Après quelques jours de repos total, il est possible de reprendre l'activité physique et cognitive, mais de manière progressive et en restant attentif à l'évolution des symptômes. S'ils s'accentuent, les enfants doivent maintenir leur repos.
Dans le cas contraire, ils peuvent continuer à réintroduire des activités mentales, retourner à l'école - avec un emploi du temps allégé. Il est donc important d'évaluer les symptômes de manière régulière et de retourner au repos si les symptômes resurgissent.