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Cœur et nutrition

Sel : la majorité des personnes souffrant de maladies cardiaques en consomment trop

Par Sophie Raffin

Une étude révèle que la majorité des patients traités pour une maladie cardiaque, consomment en moyenne plus de deux fois la quantité quotidienne recommandée de sodium.

Detry26/istock
Selon une nouvelle étude, la majorité des patients atteints d'une maladie cardiovasculaire consomment en moyenne plus de 2 fois l'apport quotidien en sodium qui leur est recommandé.
Selon les analyses, 89 % absorbent plus que le maximum quotidien recommandé de 1.500 mg de sodium.
Les chercheurs suggèrent une plus grande sensibilisation sur les avantages de limiter la consommation de sodium et la prise de mesures pour réduire le taux de sel dans les aliments.

Adopter un régime pauvre en sel est l’une des premières consignes données aux patients atteints d’une pathologie cardiaque, car l’excès de sodium favorise l'hypertension artérielle. Mais malgré les recommandations, de nombreux malades continuent de manger trop salé.

Une étude qui sera présentée le 7 avril lors du congrès de l'American College of Cardiology (ACC), révèle que les personnes touchées par un trouble cardiaque consomment en moyenne plus de deux fois l'apport quotidien recommandé en sodium.

Sodium : les malades du cœur consomment le double des recommandations

Pour ces travaux, les chercheurs ont repris les dossiers de plus de 3.100 personnes atteintes de maladie cardiovasculaire (crise cardiaque, AVC, insuffisance cardiaque, maladie coronarienne ou angine de poitrine). Ils ont évalué leur apport en sodium quotidien à partir des réponses données à un questionnaire sur les aliments consommés en 24 heures. 

Selon les résultats, les participants à l'étude souffrant de maladies cardiovasculaires consommaient en moyenne 3.096 mg de sodium par jour. Ce taux est supérieur à la recommandation générale faite par l’OMS qui est de moins de 2.000 mg de sodium par jour pour les adultes. Mais surtout, c’est le double de la quantité préconisée pour les patients de maladies cardiovasculaires par l'ACC et l'American Heart Association (1.500 mg/jour). Les données montrent que 89 % consommaient plus que ce seuil conseillé aux malades.

Les chercheurs de l’étude alertent sur les difficultés des malades à diminuer leur consommation de sodium. 

"Estimer les quantités de sodium dans un repas peut être difficile", reconnaît Dr Elsie Kodjoe, du Piedmont Athens Regional Hospital (Géorgie, USA) et auteure principale de l'étude. Les étiquettes des aliments facilitent l'estimation du sodium alimentaire en indiquant les quantités de sodium dans les aliments emballés."

L’experte ajoute ensuite dans son communiqué de présentation : "pour permettre aux patients de respecter plus facilement les directives alimentaires, nous devons trouver des moyens plus pratiques permettant au grand public d'estimer les niveaux de sodium alimentaire ou peut-être d'envisager une réduction de la teneur en sodium des aliments que nous consommons directement à la source".

Sel et maladie cardiovasculaire : sensibiliser le grand public aux risques

Pour les chercheurs, il est, en effet, important de sensibiliser le grand public aux maladies cardiaques et aux avantages de limiter l’apport en sodium. Ils rappellent également que plusieurs mesures proactives peuvent aider à limiter sa consommation de sel, comme préparer davantage de repas "fait maison" et éviter les plats préparés et industriels. Au moment des courses, il faut privilégier les produits non-transformés, et le cas échéant prêter une attention particulière aux étiquettes, en ciblant particulièrement les aliments contenant 140 mg ou moins de sodium par portion.

"Les maladies cardiovasculaires sont réelles et constituent la première cause de morbidité et de mortalité dans le monde selon l'Organisation mondiale de la Santé", ajoute Dr Kodjoe. "Adhérer aux lignes directrices (émises par les autorités de santé) sur le sodium est l'une des stratégies les plus simples que les individus pourraient facilement adopter, pour réduire les hospitalisations, les coûts des soins de santé, la morbidité et la mortalité associées aux maladies cardiovasculaires."