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Biomarqueurs

Diabète de type 2 : ce test sanguin peut prédire les risques

Par Stanislas Deve

Des chercheurs ont mis au point un test sanguin qui, grâce à l’analyse de deux biomarqueurs, permettrait de prédire de manière fiable le risque de diabète de type 2 encouru par des patients.

andriano_cz / istock
Alors que plus de 450 millions de personnes sont touchées par le diabète de type 2 dans le monde, dont 4 millions en France, des chercheurs viennent de mettre au point une nouvelle méthode pour mieux prédire le risque diabétique encouru par un patient.
Grâce au suivi de milliers de patients, ils ont mis au point un test sanguin basé sur l’analyse de deux biomarqueurs inflammatoires : la protéine hsCRP, combinée à un autre biomarqueur de la maladie appelé "rapport monocytes/lipoprotéines de haute densité", ou MHR.
Si de nombreux facteurs, tels que l’âge, le sexe ou encore l’hypertension, permettent déjà d’anticiper un éventuel diabète de type 2, l’analyse conjointe de MHR et de hsCRP, plutôt qu’individuelle, a considérablement amélioré la prédiction de la maladie, selon les scientifiques.

Le diabète de type 2, qui concerne 90 % des personnes diabétiques, est une maladie chronique caractérisée par un excès de sucre dans le sang. Alors que plus de 450 millions de personnes en sont atteintes dans le monde, dont 4 millions en France, une équipe de scientifiques vient de mettre au point un nouveau test sanguin qui permettrait de prédire le risque diabétique encouru par un patient. Et ainsi traiter précocement la maladie et ses éventuelles complications. Ses travaux ont été publiés dans le Journal of Translational Medicine.

L’analyse de biomarqueurs pour prédire le risque de diabète de type 2

Jusqu’ici, "le biomarqueur inflammatoire le plus couramment utilisé actuellement pour prédire le risque de diabète de type 2 était la protéine C-réactive haute sensibilité (hsCRP)", peut-on lire dans un communiqué. Sauf que, d’après de récents travaux, celle-ci ne serait pas suffisante. Les chercheurs de l’Université Edith Cowan, en Australie, ont donc mis au point un test sanguin basé sur l’analyse de deux biomarqueurs inflammatoires : la protéine hsCRP, combinée à un autre biomarqueur de la maladie appelé "rapport monocytes/lipoprotéines de haute densité", ou MHR.

Pour ce faire, les chercheurs ont suivi plus de 40.000 adultes non diabétiques pendant une période de dix ans, au cours laquelle environ 4.800 d’entre eux ont développé un diabète de type 2. Or ils ont observé que, chez les patients malades, les deux biomarqueurs augmentaient considérablement. "Les hausses concomitantes de hsCRP et de MHR ont présenté des taux d'incidence et des risques de diabète significativement plus élevés, détaille le chercheur Dan Wu, qui a dirigé l’étude. Les deux biomarqueurs cumulés étaient à la fois indépendamment et conjointement associés à un risque accru de diabète de type 2."

Le rôle de l’inflammation chronique dans l'apparition précoce du diabète

Si de nombreux facteurs, tels que l’âge, le sexe ou encore l’hypertension, permettent déjà d’anticiper un éventuel diabète de type 2, "l'ajout de MHR et de hsCRP au modèle de risque clinique a considérablement amélioré la prédiction de la maladie, poursuit Dan Wu. Nos résultats corroborent le rôle de l'inflammation chronique dans l'apparition précoce du diabète. En ce sens, ils méritent donc une attention particulière."

L’étude rappelle qu’il est également possible de prévenir l’apparition précoce du diabète de type 2 grâce à un mode de vie sain, caractérisé par une alimentation équilibrée et peu sucrée, un sommeil du juste, ou encore un faible stress chronique.