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Sexualité

Son pénis se nécrose à cause de trois piles coincées dans son urètre

Par Sophie Raffin

Souhaitant s’offrir du "bon temps", un homme a inséré 3 piles à l'intérieur de son urètre : au lieu de l’envoyer au 7e ciel, elles l’ont conduit à l'hôpital avec une nécrose au pénis.

loiren/istock
Un homme de 73 ans a été aux urgences car il avait des douleurs péniennes et des difficultés à uriner. Il a révélé lors de la consultation qu'il avait inséré 3 piles dans son urètre.
Une opération sous anesthésie a permis de les retirer. Une seconde a dû être organisée quelques semaines plus tard car son pénis montrait des signes d'infection et de nécrose.
Les médecins lui ont déconseillé de faire une reconstruction complète du pénis, car ses blessures étaient trop importantes.

Lorsqu’on se sent d’humeur coquine, il faut bien choisir son sex-toy. Un Australien de 73 ans l’a appris à ses dépens. Il a développé une nécrose au niveau du pénis, après avoir inséré 3 piles boutons dans son urètre.

3 piles bouton coincées dans l’urètre pendant 24 heures

Le septuagénaire s’est présenté à l'hôpital Western Health Footscray de Melbourne avec des douleurs péniennes, un gonflement du prépuce et des troubles urinaires. Interrogé par les médecins, il a reconnu avoir inséré 3 piles bouton dans son urètre dans l’espoir d’atteindre le 7e ciel, 24 heures plutôt. Mais, l’homme - qui a confié être un habitué de ce type de “gratification sexuelle” - ne parvenait pas à retirer ces objets seul.

Et de tous les sex-toys “maison” possibles, le choix des piles bouton semble particulièrement malheureux. Les docteurs qui rapportent son histoire dans une étude de cas publiée dans la revue Urology Case Reports, précisent qu’elles sont "corrosives et, lorsqu'elles sont insérées dans l'urètre, elles peuvent provoquer une liquéfaction et une nécrose des tissus".

Les examens menés ont révélé que les différentes tentatives d’extraction de l’homme, avaient fait migrer les piles plus profondément dans son urètre. Par ailleurs, sa méate urétrale (extrémité de l'urètre au niveau du gland) était tachée de noir. "Le retrait des piles a été tenté au chevet du patient à l'aide de pinces d'endoprothèses, de paniers et de pinces artérielles. Cependant, le patient a eu du mal à tolérer la procédure et cela a été abandonné", écrivent les experts. Une opération a alors été programmée pour retirer les objets étrangers... mais le mal était déjà fait.

"Toutes les batteries extraites étaient recouvertes d'un matériau semblable au goudron noir. L'urètre a été réexaminé après l'extraction de toutes les piles : des brûlures circonférentielles étendues à l'urètre pénien antérieur ont été notées."

Pénis nécrosé : la reconstruction déconseillée en raison d’un risque élevé d’échec de la greffe

Dix jours après sa sortie de l'hôpital, l’homme est revenu aux urgences avec un pénis enflé et un écoulement de l'urètre. Une nouvelle opération a été programmée. Les médecins ont alors découvert une grande quantité de pus dans le pénis ainsi que 8 cm de tissu de l’urètre mort. Ils ont dû retirer toute cette section nécrosée.

L'homme, qui souffrait de dysfonction érectile depuis trois ans, a reçu au même moment un cathéter semi-permanent pour l'aider à uriner. Ce dernier a été retiré 15 jours plus tard pour être remplacé par un cathéter sus-pubien. Il s’agit d’un dispositif changé toutes les quatre à 12 semaines. Au lieu d’être au niveau de l’urètre, le tube est inséré dans un trou situé dans l’abdomen, puis directement dans la vessie.

Compte tenu de la "complexité de sa blessure" et du "risque très élevé d'échec de la greffe", l'équipe médicale lui a été déconseillé de procéder à une reconstruction complète du pénis.

Face à ce "premier cas signalé de nécrose urétrale avec insertion de piles bouton", les auteurs rappellent que la présence de corps étrangers dans l’urètre est "considérée comme une urgence urologique et nécessitent une intervention rapide".