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Dépression du post-partum : elle pourrait avoir une origine génétique

Par Camille Sabourin

Des chercheurs ont mis en lumière l'existence d'une corrélation génétique avec la dépression du post-partum.

kieferpix/istock
Une équipe internationale de chercheurs a réalisé une méta-analyse afin d'étudier l'architecture génétique de la dépression du post-partum.
Ils ont mis en lumière des corrélations génétiques entre la dépression du post-partum et d'autres affections psychiatriques.
Les scientifiques ont observé une corrélation entre la maladie et les neurones GABAergiques, ce qui pourrait aboutir à une amélioration des traitements.

Entre 15 % et 20 % des nouvelles mères sont touchées par la dépression du post-partum. Ce trouble psychique complexe pourrait avoir une composante héréditaire, selon les travaux de chercheurs de l'École de médecine de l'université de Caroline du Nord à Chapel Hill publiés dans la revue American Journal of Psychiatry.

Dépression du post-partum : les gènes sont aussi responsables

Les chercheurs ont utilisé 18 cohortes d'ascendance européenne, une d'ascendance est-asiatique et une autre d'ascendance africaine. Cela représente 18.770 cas de dépression du post-partum et 58.461 femmes n'ayant pas présenté ce trouble après leur accouchement.

Les analyses montrent que la maladie peut être attribuée à certains facteurs génétiques communs. "La dépression du post-partum d'un patient n'est souvent pas simplement le résultat de facteurs environnementaux, tels que des traumatismes passés. Au lieu de cela, la sensibilité à la dépression du post-partum comporte une composante génétique importante", expliquent les auteurs dans un communiqué de l'université américaine. Comprendre et identifier ces facteurs génétiques pourrait contribuer à une meilleure prise en charge de ce trouble psychique.

Un lien entre la dépression du post-partum, des troubles psychiatriques et des gènes

Lors de cette étude, les scientifiques ont également remarqué que l'architecture génétique de la dépression du post-partum est significativement corrélée à celle de la dépression majeure, du trouble bipolaire, des troubles anxieux, du trouble de stress post-traumatique, de l'insomnie et du syndrome des ovaires polykystiques.

Cela suggère que les symptômes de la dépression du post-partum sont probablement liés à une interaction entre les mêmes gènes impliqués dans ces autres affections psychiatriques et liés aux hormones.

"Nous avons étudié environ 1,1 million de régions du génome humain", explique Jerry Guintivano, professeur adjoint de psychiatrie à l'École de médecine de l'UNC, "et nous pouvons voir que la dépression du post-partum a une signature génétique similaire à ces autres conditions psychiatriques. Les facteurs de risque génétiques de la dépression du post-partum semblent être partagés par d'autres troubles, tels que la dépression majeure, le trouble bipolaire et l'anxiété".

Dépression du post-partum : les neurones GABAergiques impliqués ?

En plus d'identifier ces corrélations génétiques, les chercheurs ont également découvert un mécanisme potentiel de traitement de la dépression du post-partum. Ils ont observé une corrélation entre la maladie et les neurones GABAergiques, en particulier ceux dans le thalamus et l'hypothalamus, qui sont impliqués dans la régulation de l'humeur.

La brexanolone, le traitement approuvé par la FDA pour traiter cette maladie, cible justement ces neurones. "Nous considérons notre conclusion comme un affinement du mécanisme par lequel la brexanolone fonctionne", précise le scientifique. "Nous avons maintenant des preuves préliminaires suggérant que nous devrions cibler les neurones GABAergiques dans le thalamus et l'hypothalamus pour des recherches futures."