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Santé mentale

Dépression chez les ados : les réseaux sociaux réellement responsables ?

Par Diane Cacciarella

Contrairement aux idées reçues, les réseaux sociaux n'augmentent pas le risque que les adolescents souffrent de dépression. 

AntonioGuillem/iStock
L’usage des réseaux sociaux n’augmente pas le risque de souffrir de dépression chez les adolescents.
La fréquence et l’intensité de l’usage n’augmentent pas ce risque.
Pour l'auteure de l’étude, les réseaux sociaux constituent même un lieu de communauté, d’appartenance voire de soutien pour les jeunes qui ont peu d’amis.

En France, "un adolescent sur deux souffre de symptômes d’anxiété ou dépressifs”, selon une étude de l’Ipsos. Il met aussi en avant un autre constat : "les adolescents déclarent passer en moyenne 6h48 par semaine sur un écran hors devoirs (...) et 31 % ont répondu être confrontés à au moins une situation de cyberviolence sur les réseaux sociaux ou par SMS.” 

Pas de corrélation entre l’usage des réseaux sociaux et la dépression 

À la vue de tels chiffres, il semble y avoir un lien entre l’usage des réseaux sociaux et la dépression chez les adolescents. Mais ce n’est pas la réalité, d’après une étude publiée dans la revue Science Direct. "La prévalence de l’anxiété et de la dépression a augmenté, tout comme l’utilisation des réseaux sociaux, explique Silje Steinsbekk, professeur au département de psychologie de l'Université norvégienne des sciences et technologies (NTNU) et autrice de l’étude, dans un communiquéBeaucoup de gens pensent donc qu'il doit y avoir une corrélation.

Pour étudier le lien entre l'utilisation des réseaux sociaux et la dépression, les chercheurs ont suivi 800 enfants âgés de 10 à 16 ans pendant six ans. "Cela nous a permis de suivre les enfants lors du passage de l'enfance à l'adolescence, précise Silje Steinsbekk. Les symptômes d'anxiété et de dépression ont été identifiés grâce à des entretiens diagnostiques avec les enfants et leurs parents.

Les réseaux sociaux, un lieu de communauté et de soutien

Ainsi, les scientifiques ont observé, aussi bien chez les filles que chez les garçons, qu’il n’y avait pas de lien entre l’usage des réseaux sociaux et le développement de la dépression. De plus, la fréquence ou l’intensité de l’utilisation (publication d’articles, de photos, l’ajout de commentaires, etc.) n’augmentaient pas le risque de souffrir de maladie mentale. 

"L'utilisation des réseaux sociaux par les jeunes est un sujet qui (...) suscite beaucoup d'inquiétudes tant chez les parents que chez les professionnels, indique Silje Steinsbekk. Nous espérons apporter davantage de connaissances sur la façon dont les réseaux sociaux affectent le développement des jeunes et leur capacité à fonctionner dans la société. Les réseaux sociaux offrent un lieu de communauté et d’appartenance, permettant de facilement rester en contact avec ses amis et sa famille. Ils peuvent constituer une plateforme de soutien social et contribuer à protéger contre la solitude les jeunes ayant peu d’amis.