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Céphalées

Migraine : pourquoi les femmes sont plus touchées que les hommes ?

Par Joséphine Argence

Selon Danielle Wilhour, neurologue américaine, les femmes sont trois fois plus nombreuses que les hommes à souffrir de migraines. 

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MOTS-CLÉS :
La migraine est une maladie neurologique, qui se caractérise par des crises répétées de maux de tête d’intensité variable.
Les femmes sont plus susceptibles d’être touchées par des céphalées récurrentes que les hommes.
Différents facteurs sont responsables des crises migraineuses.

Près de 20 % des femmes sont concernées par les migraines contre 10 % des hommes, d'après l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Cette maladie neurologique se traduit par des crises répétées de maux de tête d’intensité variable. Elle est causée par une excitabilité neuronale anormale.

Les fluctuations hormonales, des facteurs responsables de céphalées

Dans un article publié dans The Conversation, Danielle Wilhour, professeure adjointe de neurologie à l’Université du Colorado Anschutz Medical Campus (États-Unis), a dévoilé les différentes causes qui expliquent pourquoi les hommes et les femmes vivent différemment les crises de migraine.

"Il s'agit notamment des hormones, de la génétique, de la façon dont certains gènes sont activés ou désactivés et de l’environnement. Tous ces facteurs jouent un rôle dans la structure, la fonction et l'adaptabilité du cerveau en ce qui concerne les migraines", a expliqué la neurologue. Avant d’ajouter : "les hormones œstrogènes et progestérone, par le biais de différents mécanismes, jouent un rôle dans la régulation de nombreuses fonctions biologiques. Elles affectent diverses substances chimiques dans le cerveau et peuvent contribuer à des différences fonctionnelles et structurelles dans des régions spécifiques du cerveau qui sont impliquées dans le développement des migraines. En outre, les hormones sexuelles peuvent rapidement modifier la taille des vaisseaux sanguins, ce qui peut prédisposer aux crises de migraine."

Menstruations, grossesse, périménopause… des phases propices aux crises migraineuses 

Selon la spécialiste, les petits garçons et les petites filles ont les mêmes risques de souffrir de migraines. Lors de la puberté, la probabilité de souffrir de maux de tête récurrents augmente cependant chez les jeunes filles en raison de la fluctuation des niveaux d'hormones sexuelles, principalement l’œstrogène. Avant l’arrivée ou au début des menstruations, elles sont également plus susceptibles de souffrir de migraines cataméniales. Ce type de céphalées est induit par la chute des niveaux d’œstrogènes avant l’apparition des règles. 

Lors du premier trimestre de grossesse, une femme enceinte peut aussi présenter un plus grand nombre de crises migraineuses. "La bonne nouvelle est que les migraines ont généralement tendance à diminuer en gravité et en fréquence tout au long de la grossesse. Pour certaines femmes, elles disparaissent, surtout à mesure que les mois passent. Mais pour celles qui en ont souffert pendant la grossesse, les migraines ont tendance à augmenter après l’accouchement (…) Cela peut être dû à la diminution des niveaux d'hormones, ainsi qu'au manque de sommeil, au stress, à la déshydratation et à d'autres facteurs environnementaux liés à la prise en charge d'un enfant", a noté Danielle Wilhour.

La périménopause, la phase de transition vers la ménopause, est également une période propice aux migraines. Ces crises seraient induites par la fluctuation des taux d'hormones, en particulier d'œstrogènes. Toutefois, les céphalées diminuent à mesure que la ménopause progresse.