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Céphalée de Horton : les femmes plus impactées dans leur quotidien

La céphalée de Horton, une maladie qui provoque des maux de tête importants et récurrents, toucherait davantage les femmes que les hommes dans la vie quotidienne.

Céphalée de Horton : les femmes plus impactées dans leur quotidien tommaso79/iStock




L'ESSENTIEL
  • La céphalée de Horton est relativement rare et affecte 4 personnes sur 1.000 environ aux États-Unis, selon le Manuel MSD.
  • En général, cette maladie commence entre 20 et 40 ans.

De 15 minutes à 3 heures, c’est la durée maximale d’une crise de la céphalée de Horton, une maladie aussi appelée algie vasculaire de la face. Cette pathologie rare se caractérise par de vifs maux de tête, d’un seul côté, souvent accompagnés d’une congestion nasale ou d’un écoulement nasal et parfois d’un affaissement de la paupière, d’un larmoiement et d’un visage rougi. Selon le Manuel MSD, “les céphalées surviennent en général sur une période de 1 à 3 mois, suivie d’une période de plusieurs mois ou années sans céphalée”.

La céphalée de Horton sous diagnostiquée chez les femmes

La céphalée de Horton a souvent été décrite comme une maladie à prédominance masculine. Mais, d’après deux études publiées dans la revue Neurology, les femmes atteintes par cette pathologie seraient plus touchées que les hommes par les symptômes dans leur vie quotidienne. Les périodes de douleurs seraient plus longues et plus fréquentes. Elles prendraient aussi plus de médicaments et seraient plus souvent en arrêt maladie pour cette raison. 

Souvent, l'algie vasculaire de la face est encore mal diagnostiquée chez les femmes, peut-être parce que certains aspects peuvent être similaires à la migraine, explique Andrea Carmine Belin, auteur de ces travaux. Il faut que les médecins soient conscients de la façon dont le trouble se manifeste différemment chez les hommes et les femmes afin que le traitement le plus efficace puisse être administré le plus rapidement possible.” En effet, il y aurait trois à cinq fois plus de diagnostics de cette maladie chez les hommes que chez les femmes. 

Pour mesurer la différence entre les deux sexes, les chercheurs ont étudié les données de 874 participants atteints de la céphalée de Horton. Ils devaient tous remplir un questionnaire sur leur mode de vie, leurs symptômes et leurs traitements. Ainsi, deux fois plus de femmes avaient la variante chronique de cette maladie, ce qui signifie qu'elles avaient moins de trois mois dans l’année sans symptômes. "Les hommes et les femmes rapportent le même niveau de douleur, mais comme les périodes de douleur des femmes ont tendance à durer plus longtemps, leur vie quotidienne est également plus impactée", développe Andrea Carmine Belin.

Les femmes ont plus de symptômes de la céphalée de Horton

Les scientifiques ont aussi découvert que les femmes avaient plus de symptômes que les hommes : paupières tombantes (61 % contre 47 %), agitation (54 % contre 46 %), troubles du sommeil, crises nocturnes. Enfin, 15 % des femmes, contre seulement 7 % des hommes, avaient un parent qui souffrait aussi de la céphalée de Horton.

"Il est difficile de dire ce qui est à l'origine de ces différences, mais ce que nous constatons, c'est que les femmes (...) ont tendance à présenter une variante plus grave de la maladie et qu'il est temps d'arrêter de penser à l'algie vasculaire de la face comme étant à prédominance masculine”, indique Caroline Ran, spécialiste de recherche au Département de neurosciences du Karolinska Institutet.

Autre différence entre les deux sexes : beaucoup de femmes atteintes de la céphalée de Horton avaient aussi au moins une autre maladie. Ainsi, 96 % des femmes parmi les 3.240 patients souffrant d'algie vasculaire de la face en Suède en 2010, avaient au moins une autre pathologie diagnostiquée, contre 90 % chez les hommes. Les femmes ont aussi pris plus de jours de congé et partaient davantage en retraite anticipée. 

"Ce qui est frappant, c'est que presque toutes les femmes souffrant d'algie vasculaire de la face présentent une comorbidité, ce qui renforce l'idée que ces femmes souffrent gravement, explique Christina Sjöstrand, l’une des autrices de l’étude. Nous supposons que cela affecte leur capacité à travailler et il est important pour le bien de l'individu et de la société qu'elles soient aidées sous forme de traitement (...), de suivi et de soutien."

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