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Papillomavirus

Cancer du col de l’utérus : un dépistage HPV tardif chez les femmes âgées limiterait les risques

Par Margot Montpezat

Un test de dépistage du papillomavirus humain (HPV) "de rattrapage" pourrait potentiellement améliorer la prévention du cancer du col de l'utérus chez les femmes âgées de 65 ans et plus qui n'ont jamais subi de test.

arun011/iStock
Les femmes âgées de plus de 65 ans ayant bénéficié d'une intervention de dépistage des virus HPV (Human papillomavirus) à Haut Risque étaient plus susceptibles de se voir diagnostiquer une néoplasie cervicale.
La néoplasie cervicale (CIN) est la lésion précancéreuse du col de l’utérus la plus fréquente.
Cette étude pourrait constituer une preuve empirique de l’intérêt de dépister les femmes de plus de 65 ans, âge où aujourd'hui le dépistage n'est plus proposé par les médecins..

En matière de dépistage de papillomavirus humain ( HPV), l'âge ne devrait pas être un frein : c’est ce qui ressort d’une étude danoise parue dans PLOS Medicine qui soutient le test HPV de rattrapage chez les femmes de plus de 65 ans.

Une étude montre l'intérêt du dépistage HPV chez les plus de 65 ans 

En effet d’après les chercheurs, pour les femmes de plus de 65 ans qui n'ont jamais subi de test de dépistage du papillomavirus humain (HPV) à haut risque, un dépistage tardif peut améliorer la prévention du cancer du col de l'utérus en détectant davantage de lésions cervicales précancéreuses par rapport aux femmes à qui le dépistage n'a pas été proposé.

Le Danemark dispose d'un programme de dépistage gratuit du cancer du col de l'utérus destiné aux femmes jusqu'à l'âge de 64 ans. En France, l’âge est élevé à 65 ans mais de nombreuses femmes de plus de 65 ans n'ont jamais subi de test HPV.

La question de savoir s'il faut proposer à ces femmes un test HPV de rattrapage pour prévenir le cancer à un âge plus avancé, et de quelle manière, reste controversée, rappellent les auteurs.

Le virus HPV peut provoquer un cancer du col de l'utérus

Le papillomavirus humain est une famille de virus communs qui se transmettent très facilement, quasiment exclusivement par contact sexuel avec ou sans pénétration. "Chacun, chacune peut être exposé(e) à une infection à HPV quels que soient son sexe, son genre, ses préférences sexuelles. Il s’agit de l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente", rappelle la Haute Autorité de Santé.

ll existe plusieurs types de virus HPV, mais tous ne sont pas responsables du cancer du col de l'utérus. Seuls les HPV dits "à haut risque" le sont. Les HPV à haut risque peuvent provoquer le développement de lésions précancéreuses qui peuvent évoluer au bout de plusieurs années, voire dizaines d’années, en cancers.

Les cancers du col sont généralement précédés de néoplasie cervicale intra‐épithéliale (CIN), la lésion précancéreuse la plus courante. Elle peut être de grade deux ou pire (CIN2 et + ) avant d’évoluer finalement vers un carcinome invasif, rappelle l’OMS.

Etude HPV danoise : plus de 10.000 femmes de 65 à 69 ans ont été dépistées

La nouvelle étude a porté sur toutes les femmes danoises âgées de 65 à 69 ans, qui n'avaient pas subi de dépistage du cancer du col de l'utérus au cours des 5,5 années précédentes et qui n'avaient pas subi de test HPV entre 60 et 64 ans.

11.192 femmes éligibles résidant dans une région du Danemark ont été invitées à participer au dépistage du cancer du col de l'utérus basé sur le HPV, soit en prenant rendez-vous pour un prélèvement cytologique (qui s’intéresse à la morphologie des cellules), soit en commandant un kit d'auto-prélèvement vaginal.

En outre, 33.387 femmes éligibles dans les quatre autres régions du pays ont été affectées à un groupe de contrôle où elles n'ont pas reçu d'invitation au dépistage mais ont eu la possibilité de se faire prélever un échantillon cytologique du col de l'utérus.

HPV : le dépistage à un âge avancé peut révéler des cellules précancéreuses

Parmi les femmes du groupe d'intervention, 6.965 (62,2 %) ont été dépistées dans les 12 mois ; parmi celles du groupe de contrôle, 743 (2,2 %) ont subi une cytologie cervicale. Le taux de détection des CIN2+ était de 3,9 cas pour 1.000 femmes éligibles dans le groupe d'intervention contre 0,3 cas pour 1.000 femmes éligibles dans le groupe de contrôle.

L'étude a également démontré que les femmes ayant subi un dépistage insuffisant entre 50 et 64 ans présentaient une prévalence plus élevée de HPV, et avaient tendance à avoir plus de lésions CIN2+ diagnostiquées par rapport aux femmes ayant subi un dépistage suffisant.

En outre, les femmes ayant subi un dépistage insuffisant étaient plus susceptibles de demander un auto-échantillonnage vaginal, ce qui confirme l'idée que cette modalité de dépistage pourrait être idéale pour cette population, indiquent les auteurs de l'étude.

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