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Oncologie

Mélanome : un vaccin ARNm ajouté à l’immunothérapie réduit le risque de récidive

Par Joséphine Argence

Une étude australienne a observé qu’un vaccin ARNm associé à une immunothérapie pourrait prévenir les risques de rechute chez les patients atteints par un mélanome. 

Alernon77/IStock
Le mélanome est une tumeur maligne du système pigmentaire.
L’association d’un vaccin ARNm et de l’immunothérapie permettrait de diminuer les risques de récidive d’un mélanome.
Le taux de survie des patients ayant reçu le vaccin ainsi que le traitement d'immunothérapie était de 78,6 %.

Il représente entre 2 et 3% de l’ensemble des cancers. Le mélanome cutané est une tumeur maligne du système pigmentaire, qui se développe à partir des mélanocytes, autrement dit les cellules qui produisent la mélanine, responsable de la pigmentation de la peau. 

Un nouveau traitement pour prévenir les risques de récidive du mélanome

Lors du congrès de la Société américaine d’oncologie (ASCO), le Professeur Adnan Khattak, oncologiste et chercheur au Centre de santé de précision de l’Université Edith-Cowan (Australie) a révélé qu’un vaccin à ARNm, adapté à la génétique de la tumeur, associé à un traitement d’immunothérapie classique pourrait réduire le risque de récidive chez les patients atteints par un mélanome. 

Plus de 45.000 volontaires ont participé à l’étude australienne. Au cours de la recherche, des échantillons de tissus ont été prélevés et analysés, afin de déterminer les néoantigènes, des protéines qui se forment sur les cellules cancéreuses et qui sont propres à la tumeur d’un patient. Jusqu'à 34 néoantigènes peuvent être identifiés, qui sont ensuite ajoutés à une molécule d'ARNm et à un vaccin.

Vaccin ARNm et immunothérapie : un taux de survie de 78,6 %

Les chercheurs ont constaté que ce vaccin, personnalisé à chaque patient, permet à l’organisme de développer une réponse immunitaire, afin de combattre le cancer et le risque de récidive. Le professeur Khattak a cependant précisé que le sérum semblait être plus efficace après une période prolongée et nécessitait plusieurs doses. "Nous observons une proportion assez importante de patients qui rechutent après avoir terminé le pembrolizumab, un traitement d’immunothérapie, alors que nous n'observons pas de rechutes aussi tardives chez les patients qui ont reçu le double traitement parce qu'en plus du pembrolizumab, l'effet du vaccin se manifeste par une réponse immunitaire antitumorale beaucoup plus forte", a souligné l’oncologue. 

Le taux de survie des patients ayant reçu le vaccin et le traitement d'immunothérapie était de 78,6 %, contre 62,2 % pour le groupe ayant reçu uniquement l’immunothérapie. Deux ans après le traitement, seuls 22,4 % des patients ayant bénéficié du duo vaccin/immunothérapie étaient décédés ou avaient connu une récidive de la maladie, contre 40 % pour le groupe n'ayant reçu que l’immunothérapie.

Prochainement, l’équipe australienne dirigera un nouvel essai, qui incluera davantage de patients présentant des stades plus précoces du mélanome. "Les patients aux stades 2 et 3 représentent une proportion importante des patients qui pourraient être guéris, plutôt que d'attendre qu'ils développent des métastases ou une maladie avancée qui n'est pas traitable", a ajouté le Professeur Adnan Khattak.