ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Cerveau : les microplastiques peuvent l’atteindre en deux heures

Maladies neurodégénératives

Cerveau : les microplastiques peuvent l’atteindre en deux heures

Par Diane Cacciarella

Certains microplastiques et nanoplastiques seraient capables de traverser la barrière hémato-encéphalique et d’entrer dans le cerveau deux heures après leur ingestion.

RHJ/iStock
Les microplastiques et nanoplastiques peuvent entrer dans le cerveau.
Une fois dedans, ils augmentent le risque d’inflammation, à savoir un facteur de risque de troubles neurologiques et de maladies neurodégénératives.
On estime qu’un être humain ingère environ cinq grammes de plastique par semaine.

1,2 million de personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer en France, selon l’Assurance Maladie. Il s’agit de la pathologie neurodégénérative la plus fréquente dans l’Hexagone, suivie par celle de Parkinson, qui touche 167.000 patients, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Pour ces deux pathologies, il n’existe actuellement pas de traitement curatif.

Des minuscules particules de polystyrène présents dans le cerveau des souris

Selon une étude publiée dans la revue Nanomaterials, l’un des facteurs de risque de ces deux maladies neurodégénératives pourrait être la présence de microplastiques et de nanoplastiques (MNP) dans le cerveau. Mais comment arrivent-ils jusque-là ? Lors de leurs travaux, les scientifiques ont donné, par voie orale, différentes tailles de MNP de polystyrène à des souris. Ils ont ainsi découvert que seulement deux heures après leur ingestion par les rongeurs, des minuscules particules de polystyrène étaient présents dans leur cerveau. Elles avaient réussi à franchir la barrière hémato-encéphalique qui, initialement, empêche les agents pathogènes et les toxines d'atteindre le cerveau. 

Microplastiques : leur présence augmente le risque d'inflammation

En poursuivant leurs travaux sur des outils informatiques, ils se sont aperçus que les MNP de polystyrène dotés de couronne biomoléculaire, une structure qui entoure certains MNP, avaient réussi à aller jusqu'au cerveau. 

Les MNP dont la taille se mesure en micromètres et dotés de couronne biomoléculaire peuvent donc traverser la barrière hémato-encéphalique et entrer dans le cerveau. Une fois dedans, leur présence augmente le risque d’inflammation, ce qui est un facteur de risque pour certains troubles neurologiques et maladies neurodégénératives comme celles d'Alzheimer ou de Parkinson.

Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), un être humain ingère environ 100.000 microplastiques chaque année. Par semaine, cela équivaut à cinq grammes de plastique, c’est-à-dire la quantité de microplastiques contenue dans une carte de crédit.