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Cancérologie

Cancer et maladie cardiaque : un vaccin pourrait arriver en 2030

Par Diane Cacciarella

Selon le directeur médical de la société pharmaceutique Moderna Paul Burton, des vaccins à ARNmessager contre le cancer et d’autres maladies devraient être prêts d’ici à la fin de la décennie, c’est-à-dire 2030.

yalax/iStock
Des vaccins contre le cancer pourraient être disponibles d’ici 2030.
Des thérapies se basant sur l’ARNm pourraient aussi être mises au point pour les maladies rares.
Les avancées réalisées ces dernières années sont attribuables aux investissements liés à la mise au point du vaccin contre la Covid-19.

Je pense que nous serons en mesure de proposer des vaccins personnalisés contre le cancer et contre plusieurs types de tumeurs, a expliqué Paul Burton, le directeur médical de la société pharmaceutique Moderna dans une interview au Gardianle 7 avril 2023. Nous aurons ce vaccin, il sera très efficace et il sauvera plusieurs centaines de milliers, voire des millions, de vies.” 

Des vaccins contre le cancer et d’autres maladies d’ici à 2030

De grandes promesses que Paul Burton compte tenir d’ici à 2030. Si c’est le cas, certains cancers pourraient donc être guéris ainsi que des maladies cardiovasculaires, auto-immunes ou encore plusieurs infections respiratoires comme la Covid-19, la grippe et le virus respiratoire syncytial (VRS). 

Selon Paul Burton, grâce aux moyens et à l’énergie investis pour la mise au point du vaccin contre la Covid-19, le laboratoire a fait d’importants progrès dans les vaccins et les thérapies par ARNmessager ou ARNm. 

Avec la vaccination classique, un microbe ou un virus rendu inoffensif est introduit dans l’organisme du patient pour que son système immunitaire apprenne à le reconnaître et à mettre en place des procédés pour le neutraliser. L’individu sera ainsi protégé contre une future contamination, car il aura produit des cellules immunitaires mémoires. 

Pour le vaccin à ARN messager, ce sont des protéines de l’agent pathogène qui sont injectées. Le résultat est qu’avec l’ARN messager, les cellules de l’individu vacciné vont produire elles-même les agents infectieux contre lesquels elles vont devoir lutter. Ensuite, le système immunitaire produira les anticorps nécessaires pour lutter contre le microbe ou le virus, et les cellules mémoires lui permettront de ne plus jamais être infecté. 

Les vaccins et thérapies à ARNm obtiennent de bons résultats

"Je pense que nous aurons des thérapies basées sur l'ARNm pour les maladies rares qui étaient auparavant impossibles à soigner, développe Paul Burton. Je pense que dans 10 ans, nous approcherons d'un monde où vous pourrez vraiment identifier la cause génétique d'une maladie et, assez simplement, vous pourrez la modifier et la réparer en utilisant la technologie basée sur l'ARNm.

Les premiers résultats d’un essai clinique pour un vaccin à ARNm contre le VRS sont très prometteurs : il est efficace à 83,7 % pour prévenir au moins deux symptômes du VRS, comme la toux et la fièvre, chez les adultes âgés de 60 ans et plus. L’agence américaine du médicament (Food and Drug Administration, FDA) a ainsi accordé la désignation de thérapie révolutionnaire à ce vaccin, ce qui permet d’accélérer l’examen réglementaire pour qu’il soit mis sur le marché plus rapidement. 

Si vous pensiez que l'ARNm était uniquement destiné aux maladies infectieuses, ou uniquement à la Covid, (...) ce n'est absolument pas le cas, poursuit Paul Burton. Il peut être appliqué à toutes sortes de domaines pathologiques : le cancer, les maladies infectieuses, les maladies cardiovasculaires, les maladies auto-immunes, les maladies rares. Nous menons des études dans tous ces domaines et elles se sont toutes révélées extrêmement prometteuses.

La FDA a aussi désigné le vaccin personnalisé contre le cancer de Moderna comme thérapie révolutionnaire, car il a obtenu de très bons résultats lors des essais cliniques chez les patients atteints de mélanome. Des espoirs pour beaucoup de patients.

En France, en 2018, il y a eu 382.000 nouveaux cas de cancer et 18,1 millions dans le monde. Cette même année, il y a eu 9,6 millions de décès dus à cette maladie.

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