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Troubles du sommeil

Maladie d'Alzheimer : dormir moins de 7 heures par nuit augmente le risque

Par Stanislas Deve

Les troubles du sommeil, notamment le manque, sont associés à un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer, confirme une nouvelle étude.

Koldunova_Anna / istock
Avec moins de 7h par nuit, les Français dorment en moyenne une heure et demie de moins qu’il y a 50 ans, d’après l’Inserm. 13 % d’entre eux sont des insomniaques chroniques.
Environ 900.000 personnes sont touchées par la maladie d’Alzheimer, en majorité des femmes. Seuls 1,2 à 2 % des cas sont héréditaires, selon l’Inserm.

Les troubles du sommeil font le lit d’un certain nombre de problèmes de santé, comme le diabète ou les pathologies cardiovasculaires. Une récente étude, publiée dans la revue Brain Communications, suggère même qu’il pourrait y avoir un lien entre une mauvaise qualité de sommeil et la maladie d’Alzheimer, qui touche près d’un million de personnes en France.

Mal dormir active les biomarqueurs liés à la maladie d'Alzheimer

Si de précédentes études étaient parvenues à la même conclusion, c’est la première fois qu’une cohorte de cette taille, avec autant de données épidémiologiques et expérimentales, est utilisée pour une analyse des effets du sommeil. Dans le cadre de leurs travaux, qui font partie de l’étude de cohorte longitudinale européenne pour la prévention de la démence d'Alzheimer (EPAD), les chercheurs ont analysé les données de 1.168 adultes de plus de 50 ans et sans déficience cognitive. Plus précisément les biomarqueurs de la maladie d’Alzheimer dans le liquide céphalo-rachidien, les performances cognitives et la qualité du sommeil - sa durée, son efficacité, son altération... Les participants ont été suivis sur une période de 18 mois. L’objectif, évaluer l’effet du sommeil sur les probabilités de déclin cognitif.

Les résultats n’ont pas déçu : une mauvaise qualité de sommeil (insomnies, ronflements, apnées...) chez les volontaires est significativement associée à une augmentation de la protéine t-tau dans le liquide céphalo-rachidien, et une courte durée de sommeil, inférieure à sept heures, est associée à des niveaux plus élevés des protéines p-tau et t-tau, des biomarqueurs clés pour mesurer le risque d'Alzheimer dans la phase préclinique de la maladie. Mal dormir ne jouerait donc pas en notre faveur.

Déclin cognitif : l'importance de la prévention pour éloigner le risque

Comprendre comment et quand la privation de sommeil contribue à la progression de la maladie d'Alzheimer "est important pour la conception et la mise en œuvre de futures thérapies", peut-on lire dans un communiqué de l’université de Bristol, qui a participé à l’étude. "De futures recherches sont nécessaires pour tester l'efficacité des pratiques préventives, conçues pour améliorer le sommeil aux stades présymptomatiques de la maladie", explique l’auteure principale, la chercheuse Laura Stankeviciute.

De nombreuses "pratiques préventives" existent justement pour surmonter ses frasques nocturnes et retrouver le sommeil du juste, comme bannir les écrans une heure avant de dormir, faire de l’exercice physique ou encore ajuster son alimentation.