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Fatigue

Pourquoi sommes - nous (trop) fatigués?

Par Margot Montpezat

C'est la fin de semaine et vous vous sentez très fatigué ? Que cette fatigue soit physique ou mentale, plusieurs mécanismes peuvent l'expliquer. 

g-stockstudio/iStock
La fatigue est une sensation d’affaiblissement physique ou cognitif qui peut survenir suite à des efforts musculaires (cas d’une activité physique et/ou sportive) ou cognitifs (lors d’un travail intellectuel ou mental), se traduisant par une difficulté à poursuivre l’effort.
Selon l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), 29 % des Français dorment moins de 7 h par jour en semaine.

Il y a fatigue et fatigue... En effet, sous ce mot valise se cache plusieurs réalités. D’un côté, la fatigue physique, qui lorsqu’elle répond à un effort et qu’elle reste temporaire et réversible contribue à la progression de nos performances, explique le professeur Stéphane Perrey Directeur à l’Unité Recherche EuroMov Digital Health in Motion à l'Université de Montpellier, dans un article publié par The Conversation. De l’autre, la fatigue mentale (cognitive) qui renvoie à "un état psychobiologique vécu […] après avoir réalisé une tâche cognitive intense et/ou prolongée, qui se caractérise par une sensation d'épuisement et de manque d'énergie".

Le cerveau indique si l'on est trop fatigué

Cependant, la fatigue physique n’est pas que musculaire et la fatigue mentale n’est pas que psychologique et les deux fatigues interagissent plus que nous le pensons, rappelle l’expert :"À mesure qu’une tâche mentale ou physique se prolonge, la fatigue apparaît et se traduit par des adaptations de l’activité de notre cerveau. On observe notamment que le cortex préfrontal, la "tour de contrôle" notamment impliquée dans nos émotions et les troubles de l’humeur, notre mémoire de travail, nos prises de décisions, nos motivations et notre concentration, va moduler son activité."

Dans les deux cas, c’est le cerveau, en bon stratège, qui indique lorsque nous sommes trop fatigués ou qu’il faut continuer à fournir des efforts raisonnables. En effet, pour tolérer les signaux désagréables envoyés notamment par nos muscles comme des douleurs nous dépendons du cortex préfrontal qui est capable d’inhiber d’autres structures cérébrales comme le cortex cingulaire antérieur (impliqué dans la régulation de la prise de décision, de l’empathie…), l’amygdale (réponse à la peur…) et l’insula (la conscience, les émotions, etc).

La fatigue a un impact sur la prise de décisions

Concernant la fatigue mentale après un effort intellectuel intense et prolongé, de récentes recherches ont montré que des changements métaboliques dans le cerveau pourraient en être à l’origine. Un effort mental conséquent provoque en effet l’accumulation d’un sous-produit de l’activité des neurones, le glutamate qui peut devenir néfaste lorsqu’il y en a trop : "Son accumulation dans certaines zones du cortex préfrontal altère le fonctionnement de cette région clé : ce qui perturbe simultanément le raisonnement et la prise de décision, de sorte que nous faisons des choix plus impulsifs que stratégiques."

Ainsi, il est utile de savoir se fatiguer sans épuiser ses ressources et de connaître les signaux d’une fatigue récurrente et délétère pour l’organisme pour éviter le surmenage ou burn-out. En cas de capacité d’attention amoindrie, d’augmentation de l’anxiété et d’une baisse de la motivation et de la mémoire de travail, il est bon de dormir ou de se faire aider par des professionnels de santé si le sommeil ne suffit pas à récupérer.