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Politique de santé

Sécurité sociale : quels sont les changements majeurs attendus en 2023 ?

Par Rafaël Andraud

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale est discuté aux plus hautes sphères de l'État en ce moment. De nombreux changements sont à prévoir en 2023. En voici les principaux.

Richard Villalonundefined undefined/iStock
L'objectif est de réduire les pertes de la Sécurité sociale qui, depuis le record abyssal de 2020 (près de 39 milliards), ne cessent de se réduire : moins de 25 milliards en 2021, 17,8 milliards cette année et, donc, 6,8 milliards prévus en 2023.
Un chiffre à prendre avec des pincettes : il est surtout dû à la baisse de la facture de la crise du Covid-19.

La loi de financement de la Sécurité sociale fixe les objectifs de dépenses de la "Sécu". Pour 2023, le gouvernement a prévu un certain nombre de mesures, parmi lesquels, entre autres, la hausse du prix du tabac, la gratuité de la contraception d'urgence ou encore le refus des arrêts de travail délivrés en téléconsultation, selon l'AFP. 

Sécu et pouvoir d'achat : qu'est ce qui va changer ? 

1. Le prix du paquet de cigarettes "va augmenter comme l'inflation", a annoncé la Première ministre Élisabeth Borne lundi matin sur BFMTV. Selon Les Échos, le prix des paquets augmenterait de 70 centimes environ, poussant le prix global à 11 euros quand le paquet du tabac à rouler passerait à 15 euros. Selon Le Figaro, les services de Bercy ne confirment pas ces chiffres, expliquant que "rien n'est arbitré pour l'instant." On ne sait pas encore à partir de quelle date le prix va augmenter. Selon les chiffres donnés par le gouvernement, le tabac rapporte entre 13 et 14 milliards par an, mais ses conséquences coûtent entre 20 et 26 milliards d'euros pour l'Assurance maladie.

2. La contraception d'urgence devient gratuite pour toutes les femmes, quel que soit leur âge. "Aujourd'hui encore, une grossesse sur trois n'est pas prévue", et six de ces grossesses imprévues sur dix aboutissent à une interruption volontaire de grossesse, rappelle le ministère de la Santé. Le dépistage de certaines infections sexuellement transmissibles (dont la chlamydia et le gonocoque) sera également possible sans ordonnance et gratuitement pour les moins de 26 ans.

3. Des aides supplémentaires vont être mises en place pour la garde d'enfants. L'aide financière donnée aux familles qui contient la garde de leur enfant par une assistante maternelle va être réévaluée, pour que leur reste à charge soit le même que pour une place en crèche. Une autre aide concerne les familles monoparentales : elles percevront désormais l'aide financière à la garde d'enfants jusqu'à l'entrée au collège, et non plus jusqu'au début du CP. Enfin, la pension alimentaire minimale versée par la CAF en cas de défaillance de l'autre parent sera revalorisée de 50 %, passant de 123 à 185 euros par mois.

Arrêt de travail, recrutements, vaccination... ça bouge à l'hôpital

4. Les arrêts de travail ne pourront plus être remboursés quand ils sont délivrés par téléconsultation par un autre professionnel que le médecin traitant, sauf exception.

5. Les pharmaciens et infirmiers seront dotés d'une capacité de prescription vaccinale. Les sages-femmes pourront vacciner davantage de population (et non plus seulement les femmes, enfants et l'entourage des femmes enceintes).

6. Environ 3.000 infirmiers et aides-soignants vont être recrutés pour compléter les effectifs des Ehpad. 50.000 recrutements supplémentaires sont promis par le gouvernement d'ici 2027, ainsi que 4.000 places additionnelles dans les services d'aide à domicile.

7. Les jeunes soignants ne pourront plus travailler en intérim dès leur sortie d'école, mais devront au préalable exercer "dans un autre cadre", salarié ou libéral, "pendant une durée minimale" qui sera fixée par décret. 

8. L'internat des médecins généralistes sera prolongé d'un an, avec des stages en dehors de l'hôpital et "en priorité" dans les déserts médicaux, pour améliorer leur formation à l'exercice libéral et leur installation. Une concertation sera mise en place afin de définir les "bonnes conditions" de cette année en plus, selon le ministère de la Santé.