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Activité physique

Cancer du sein : rester assise trop longtemps augmente les risques

Par Geneviève Andrianaly

Une augmentation de l'activité physique et une réduction du temps passé assis contribuent à réduire le risque de développer un cancer du sein.

demaerre/iStock
Le cancer du sein représente la première cause de décès par cancer chez la femme.
Dans 95 % des cas, il s'agit d'un adénocarcinome.
Près de 80 % des cancers du sein se développent après 50 ans.

"L'inactivité physique et le comportement sédentaire sont associés à un risque plus élevé de cancer du sein dans les études observationnelles, mais l'attribution de la causalité est difficile. La randomisation mendélienne (une technique utilisant les propriétés de la génétique) permet d’évaluer la causalité". C’est ce qu’a écrit un groupe international de chercheurs dans une étude publiée dans la revue British Journal of Sports Medicine. Dans le cadre de ces travaux, les scientifiques ont évalué si l'activité physique ou le temps de sédentarité tout au long de la vie étaient liés de manière causale au risque de cancer du sein en général, avant et après la ménopause.

Cancer du sein : 130.957 patientes suivies

Pour les besoins des travaux, l’équipe a utilisé les données de plusieurs cohortes réalisées par le Breast Cancer Association Consortium. Au total, 130.957 femmes ont été incluses dans ces recherches. Parmi elles, 69.838 présentaient des tumeurs qui s'étaient propagées localement, 6.667 avaient des tumeurs qui ne s'étaient pas encore propagées et 54.452 volontaires ne souffraient pas du cancer du sein. Les auteurs ont également analysé des données de la UK Biobank pour prédire génétiquement le degré d'activité physique ou d'inactivité des participantes.

Ensuite, les chercheurs ont estimé le risque global de cancer du sein, selon que les femmes étaient ménopausées ou non, et selon le type de cancer (positif pour les œstrogènes ou la progestérone, ou HER-2), le degré d'anomalie des cellules tumorales, la taille et l’étendue de la tumeur.

L'activité physique réduirait de 41 % le risque de cancer du sein

D’après les résultats, un niveau plus élevé d'activité physique génétiquement prédite était associé à un risque 41 % plus faible de cancer du sein. "Un temps de sédentarité plus important prédit génétiquement était associé à un risque plus élevé de tumeur à récepteurs hormonaux négatifs", peut-on lire dans l’étude.

Selon les scientifiques, il existe des explications biologiques plausibles à leurs résultats. Ils ont souligné l'existence d'un ensemble de preuves indiquant de nombreuses voies causales entre l'activité physique et le risque de cancer du sein, comme le surpoids ou l'obésité, les troubles du métabolisme, les hormones sexuelles et l'inflammation.

"Il est justifié de mettre davantage l'accent, dans la lutte contre le cancer du sein, sur l'activité physique et le temps sédentaire en tant que facteurs de risque de cancer modifiables, étant donné la lourde charge de morbidité attribuée au cancer le plus fréquent chez les femmes", a conclu Brigid M. Lynch, auteure des travaux, dans un communiqué.