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Épidémie

Variole du singe : la vaccination intradermique autorisée pour économiser des doses

Par Mégane Fleury

L’injection par voie intradermique, c’est-à-dire sous la couche supérieure de la peau, plutôt qu’en sous-cutané, permet d’utiliser une plus petite quantité de vaccin. 

Diy13/istock
Plus de 17 000 cas d’infection par la variole du singe ont été recensés dans le monde depuis le printemps.
La variole du singe se manifeste par de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, de la fatigue, un gonflement des ganglions lymphatiques et des éruptions cutanées.
Elle est bénigne dans la majorité des cas, mais certaines personnes sont plus à risque de développer une forme grave (personnes immuno-déprimées, femmes enceintes et jeunes enfants ).

Il existe un seul vaccin contre la variole du singe. Appelé Jynneos, aux États-Unis, et Imvanex dans l’Union Européenne, il est fabriqué par une entreprise danoise, la seule au monde habilitée à le faire. Or depuis que les cas se multiplient à travers le monde, les besoins en vaccins augmentent. Pour améliorer la couverture vaccinale, sans créer de nouvelles tensions sur les approvisionnements, l’Agence européenne du médicament (EMA) vient d’autoriser une nouvelle technique de vaccination, plus économe en sérum. Elle l’annonce dans un communiqué, paru le vendredi 19 août. "Lorsqu'il est administré par voie intradermique, une plus petite dose du vaccin peut être utilisée, précise l’EMA dans le document. Compte tenu de l'approvisionnement actuellement limité en vaccins, cela signifie que davantage de personnes peuvent être vaccinées."

Un cinquième de la dose 

Le groupe de travail d’urgence de l’EMA, dédié aux situations de crise, a recueilli les informations scientifiques sur les techniques de vaccination et leur efficacité. Cela leur a permis de comparer l’injection intradermique, administrée juste en dessous de la couche supérieure de la peau et l’injection sous-cutanée, réalisée sous la peau, donc plus en profondeur. Les experts se sont appuyés sur un essai clinique, réalisé avec environ 500 adultes. Au cours de celui-ci, les participants ont reçu deux doses à quatre semaines d’intervalle, soit par voie sous-cutanée, soit par voie intradermique. "Les personnes recevant le vaccin par voie intradermique ont reçu un cinquième (0,1 ml) de la dose sous-cutanée (0,5 ml) mais ont produit des niveaux d'anticorps similaires à ceux qui ont reçu la dose sous-cutanée la plus élevée", constatent les auteurs. En revanche, il y a un risque plus important de réactions locales, comme les rougeurs, lorsque le vaccin est administré par voie intradermique. L’EMA insiste sur la nécessité de réaliser correctement ce nouveau type d’injections. Elle recommande que "seuls les professionnels de la santé expérimentés dans les injections intradermiques administrent le vaccin de cette manière".  

La vaccination en France

En France, la vaccination est recommandée aux personnes à risque : "les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les personnes trans multipartenaires, les professionnels exerçant dans des lieux de consommation sexuelle, les personnes se trouvant en situation de prostitution", d’après les informations du Ministère de la santé. Les personnes ayant eu un contact à risque avec un malade sont également concernées. Le vaccin est donc administré en deux doses, à 28 jours d’intervalle, mais pour les personnes ayant déjà été vaccinées contre la variole pendant leur enfance, seule une dose est nécessaire. Enfin, les personnes immunodéprimées doivent recevoir trois doses.