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Muscle cardiaque

Le poisson zèbre est capable de réparer son cœur endommagé

Par Diane Cacciarella

Le poisson-zèbre est capable de régénérer seul son muscle cardiaque en cas d’inflammation comme celle que provoque une crise cardiaque. 

kazakovmaksim/istock
Une personne sur dix décède dans l’heure qui suit d’un infarctus du myocarde.
La première année qui suit un infarctus du myocarde, le taux de mortalité est de 15 %.

En France, environ 80.000 personnes font un infarctus du myocarde chaque année, selon l’Assurance maladie. Parmi elles, environ 12.000 patients en décèdent. La crise cardiaque peut être définie comme la destruction d'une zone plus ou moins étendue du muscle cardiaque, provoquée par l'obstruction d'une artère du cœur qui empêche le sang de circuler. Le principal symptôme est une douleur dans la poitrine qui peut survenir au repos ou à l’effort. 

Une régénération du tissu cardiaque

Après un tel événement, les cellules cardiaques sont endommagées. Ainsi, le cœur ne pourra plus jamais fonctionner de la même manière car, chez les êtres humains, le muscle cardiaque ne peut pas se réparer seul. En revanche, le poisson-zèbre en est capable, selon une étude publiée dans la revue Nature Genetics. Ce dernier est reconnaissable par ses rayures horizontales blanches et bleues. Il mesure entre deux et cinq centimètres et a une espérance de vie de deux à trois ans. Sa particularité est de pouvoir régénérer ses muscles mais aussi, c’est désormais connu, son tissu cardiaque. 

Les fibroblastes

Mais comment cela est-il possible ? Grâce aux cellules du tissu conjonctif, appelées "fibroblastes". Pour mieux observer ce phénomène, les chercheurs ont simulé des lésions d'infarctus du myocarde chez ces petits poissons. Pour cela, ils ont passé une aiguille froide sur des petites zones de leur cœur, ce qui tuait instantanément les tissus en contact avec l’aiguille. Ainsi, comme chez les patients humains victimes d'une crise cardiaque, cela a provoqué une réponse inflammatoire. Chez ces poissons comme chez les êtres humains, cette inflammation est suivie d'une cicatrisation des cellules du tissu conjonctif, les fameux fibroblastes. 

Des nouveaux cardiomyocytes

Étonnamment, la réponse immédiate à la blessure est très similaire (à celle de l’Homme), explique Jan Philipp Junker, coauteur de l'étude et chercheur en biologie. Mais chez l'homme, elle s'arrête à ce stade tandis qu’elle se poursuit chez le poisson. Ils (les poissons-zèbres) forment de nouveaux cardiomyocytes, capables de se contracter”. Les cardiomyocytes, ou myocytes cardiaques, sont des cellules composant le muscle cardiaque et qui participent à sa contraction. 

Trois nouveaux types de fibroblastes

Les scientifiques ont donc découvert trois nouveaux types de fibroblastes présents chez le poisson-zèbre. Ces derniers viennent de deux couches qui entourent le myocarde et, surtout, ils participent à la régénération du muscle cardiaque en cas d’inflammation. Les chercheurs comptent désormais poursuivre leurs recherches pour, à terme, peut-être arriver à mettre au point le même mécanisme chez les êtres humains.