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Prévention

Allergies au soleil : quelles origines et comment réagir ?

Par Margot Montpezat

Allergies, inflammations... Exposer sa peau au soleil peut provoquer des réactions le plus souvent bénignes, mais parfois invalidantes. Comment les prévenir ?

Ivan-balvan/iStock
La lucite estivale est la plus fréquente des allergies au soleil. Elle concerne près d’1 Français sur 5, essentiellement des adultes jeunes, et majoritairement des femmes.
Certains médicaments (antibiotiques, anti-inflammatoires, diurétiques) peuvent également provoquer une réaction allergique lors de l'exposition.

L’été, on protège et on surveille sa peau pour éviter les coups de soleil, mais pas seulement !

En effet, des boutons, de petites vésicules ou des plaques rouges, une irritation et/ou une sensation de démangeaison plus ou moins virulente (prurit) peuvent apparaître sur la peau lors du contact avec les rayons ultraviolets (UV) du spectre solaire (UVA, UVB et UVC). Ce sont les symptômes d'« allergies au soleil », qu’il est bon de prévenir et de soigner si besoin.

Photosensibilité

L’apparition, l’intensité et la persistance de cette photosensibilité varient en fonction des individus et du type d’allergie : “Les lucites estivales prennent la forme de petits boutons, sa « version » polymorphe provoque des lésions rouges plus importantes (avec papules…). L’urticaire entraîne une sensation de brûlure au niveau des lésions œdémateuses, mais il s’estompe en une journéeexplique Corine Bertolotto, directrice de recherche à l’Université Côte d’Azur.

Dans la plupart des cas, toutefois, les symptômes disparaissent spontanément, notamment avec le bronzage.

Plusieurs semaines

En revanche, concernant la lucite polymorphe, qui peut toucher le visage et qui est plus grave que la lucite estivale bénigne (elle est plus fréquente et touche plutôt les bras, les épaules et le décolleté), les symptômes peuvent perdurer plusieurs semaines. Elle est également beaucoup plus invalidante et nécessite une protection solaire forte, ainsi que la prise d'un médicament anti-paludéen en amont, qui est un photoprotecteur (Plaquenil®, Nivaquine®).

L'urticaire solaire se traduit quant à elle par des éruptions cutanées qui surviennent très rapidement après l'exposition au soleil, puis disparaissent une fois à l'ombre.

Toutes les peaux

Ces allergies peuvent toucher toutes les peaux : 10 à 20 % des Français serait notamment concernés par les lucites estivales. “Ces dernières se manifestent plus volontiers chez les femmes jeunes de 20-30 ans (90 % des cas)… ce qui ne veut pas dire que les hommes sont épargnés. Enfin, avoir la peau claire augmente les risques d’être affecté”, indique Corine Bertolotto.

Réaction inflammatoire anormale

Si on ne connaît pas exactement ce qui entraîne ces allergies, on sait qu’il s’agit d’une réaction inflammatoire anormale de la peau à la lumière.

En ce qui concerne l’urticaire, ce serait le résultat d’une réaction des cellules immunitaires présentes dans la peau : en réponse à l’exposition aux rayons UV, les cellules immunitaires, en particulier les mastocytes et les basophiles (tous deux de la famille des globules blancs), peuvent libérer de l’histamine qui est un médiateur majeur des réponses allergiques.

"L’histamine provoque une dilatation des petits vaisseaux sanguins responsables de la rougeur cutanée et peut également entraîner une augmentation de la libération d’eau par les vaisseaux, débouchant sur un œdème local. Elle agit également sur les terminaisons nerveuses et provoque les démangeaisons associées aux allergies", d'après Corine Bertolotto.

Approche préventive

Le mieux à faire en cas de symptômes est de se mettre à l’ombre ou protéger sa peau avec des vêtements et faire attention aux allergènes possibles présents dans la crème solaire.

Une approche préventive en amont peut également être privilégiée: “En exposant par exemple progressivement sa peau au soleil pour l’habituer au rayonnement UV, en évitant les horaires les plus agressifs (entre 10h et 16h), en prenant des compléments alimentaires comme des bêta-caroténoïdes (précurseur de la vitamine A, aux propriétés photoprotectrices) ou en ayant recours à un traitement reposant sur de l’acide para-aminobenzoïque”, conseille Corinne Bertolotto.