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Semaine d'action 2021

Frédéric, 65 ans, opéré d'une fibrillation atriale : "Cette sensation que le coeur s'emballe ..."

Par Thierry Borsa

La fibrillation atriale toucherait plus de 750 000 personnes en France. Dans le cadre de la Semaine d'Action 2021 concernant cette maladie, Pourquoi Docteur vous propose une série d'articles pour mieux connaître la fibrillation atriale, ses symptômes et les traitements pour la contrôler. Ici, le témoignage de Frédéric, 65 ans, traité par une cryoablation.

radub85/iStock
Le traitement de la fibrillation atriale par cryoablation a un taux de réussite d'au moins 80%
L'intervention consiste à introduire par une veine une sonde qui vient geler les cellules du coeur responsables de la maladie

"J'ai des amis qui en souffrent aussi, mais ils n'en parlent pas trop, surtout entre hommes, ce sont des sujets dont on ne parle pas, il faut montrer que l'on est solide comme un roc !". Frédéric, 65 ans, a longtemps tenu lui aussi cette posture face à la fibrillation atriale. Jusqu'au jour où il a décidé de se faire opérer par cryoablation. "Je ne regrette absolument pas, cela améliore la qualité de la vie et cela limite le risque de faire un AVC avec des conséquences dramatiques pour soi-même et son entourage".

Chez lui, cette maladie qui touche plus de 750 000 personnes en France et qui peut entraîner palpitations, essoufflements et fatigue est apparue très tôt, aux alentours de sa vingtième année. "Je m'en rendais à peine compte mais à 45 ans j'ai fait un épisode un peu plus prononcé et cela m'a valu de passer une nuit à l'hôpital', raconte-t-il. A la suite de cette alerte, il est mis sous traitement antiarythmique et anticoagulant. "J'ai eu l'impression que cela allait mieux, alors j'ai arrêté les médicaments", explique Frédéric. Résultat : de nouvelles crises de fibrillation atriale qui l'amènent à consulter à nouveau.

Un trouble qui s'aggrave avec l'âge

"Même si je continuais à supporter assez bien cette sensation que le coeur s'emballe, j'ai décidé de prendre les choses plus au sérieux". Les médecins lui expliquent alors qu'en cas d'autres facteurs de fragilité, surpoids, diabète, hypertension, le risque est important que la fibrillation atriale se transforme en événements plus graves comme un AVC mais que pour quelqu'un en "bonne santé" le risque est aussi que le trouble s'aggrave avec l'âge et devienne plus délicat à gérer. "Il y a eu une évolution au fil des ans de la manière dont les médecins ont présenté cette maladie : pendant longtemps elle a été caractérisée comme grave et nécessitant des traitements à vie... aujourd'hui on parle moins de gravité mais on recommande une surveillance et surtout une prise en charge le plus tôt possible", souligne Frédéric.

Après avoir analysé tous ces facteurs, il se décide à franchir le pas : ce sera un traitement chirurgical, une cryoablation qui consiste à intégrer dans une veine une sonde qui monte jusqu'au coeur, là où se trouvent les tissus qui provoquent les impulsions électriques confuses, pour geler et désactiver les cellules responsables de ce dysfonctionnement des contractions du coeur. "C'est quelque chose d'assez léger, j'ai même rejoint à pied la salle d'opération, se souvient Frédéric. Ensuite j'ai eu une nuit compliquée à cause du pansement à l'aine-là où la sonde est introduite dans la veine- mais j'ai pu rentrer chez moi le lendemain matin".

80% de réussite pour la cryoablation

La seule conséquence immédiate de cette intervention dont le taux de réussite dépasse 80% dans le traitement de la fibrillation atriale, c'est une possible accélération du rythme cardiaque dans le mois qui suit. "Mais cela disparait ensuite rapidement", témoigne Frédéric. 

Aujourd'hui, avec le recul, il porte un autre regard sur la conduite à tenir face à une fibrillation atriale : "C'est quelques chose qui, souvent, se supporte très bien même si cela entraîne de coups de fatigue mais cela peut être dangereux... Alors il ne faut pas se précipiter, mais savoir anticiper".

Notre émission Questions aux Experts sur la fibrillation atriale :

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