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QUESTION D'ACTU

Semaine d'Action sur la Fibrillation Atriale

Fibrillation atriale : «On ne donne pas de traitement tant que la maladie n'est pas confirmée par un électrocardiogramme»

Poser le diagnostic de la fibrillation atriale passe par un électrocardiogramme. Cette perturbation du rythme cardiaque qui augmente le risque d'AVC concerne plus de 750 000 personnes en France. Dans le cadre de la Semaine de sensibilisation sur cette pathologie, en partenariat avec Action-Coeur et Paroles&Réactions, la professeure Estelle Gandjbakhch fait le point dans l'émission Questions aux Experts sur Pourquoi Docteur sur ses causes, son diagnostic et ses traitements.

Fibrillation atriale : \ Georgiy Datsenko/iStock




L'ESSENTIEL
  • La fibrillation atriale concernerait plus de 750 000 personnes en France
  • Le diagnostic de ce trouble du rythme cardiaque doit être confirmé par un électrocardiogramme
  • La prise en charge du patient ne peut débuter avant les résultats de cet examen

"C'est l'examen qui permet de poser le diagnostic de fibrillation atriale". Pour la professeure Estelle Gadnjbakhch, l'électrocardiogramme est le seul outil qui peut valider une suspicion de FA. "C'est pour cela que, si à travers une surveillance du rythme cardiaque par la prise de pouls on est amené à penser que l'on est en présence de cette maladie, il faut absolument aller voir son médecin, généraliste ou spécialiste, pour faire un électrocardiogramme", précise la cardiologue qui exerce à l'Institut de Cardiologie de la Pitié-Salpêtrière.

Tout l'enjeu avec la fibrillation atriale, un trouble du rythme cardiaque qui peut générer la formation de caillots de sang dans l'oreillette qui entraîne des risques importants d'embolie et d'accidents vasculaires cérébraux, c'est en effet la difficulté de la dépister alors qu'elle est parfois asymptomatique, c'est à dire que les patients ne ressentent absolument aucun signe de dysfonctionnement de leur cœur. Or, dès que la simple mesure des pulsations cardiaques par la prise de pouls indique une anomalie, un électrocardiogramme permet d'établir facilement et rapidement un diagnostic.

"Encore faut-il que que cet électrocardiogramme soit réalisé au moment où l'on fait un épisode de fibrillation atriale car celle-ci peut ne pas être permanente mais intermittente", explique de son côté le Dr Carole Maupain de la Pitié-Salpêtrière à Paris. 

Disposer d'enregistrements d'électrocardiogrammes sur plusieurs jours

C'est la raison pour laquelle il y a des outils qui ont été développés pour dépister de façon très régulière la fibrillation atriale. L'objectif est de disposer d'enregistrements d'électrocardiogrammes sur un ou plusieurs jours. Pour relever ces éléments, et pour les patients chez lesquels on soupçonne une fibrillation atriale, il est possible de leur proposer de porter un petit holster qui enregistre leur fréquence cardiaque en permanence, ce qui permet de repérer la fibrillation atriale lorsqu'elle est intermittente.

Il existe également des dispositifs connectés, comme des montres connectées ou liées à des applications sur smartphones, qui permettent de faire un électrocardiogramme sur une longue durée. Comme on porte ces dispositifs en permanence, on récupère les données quotidiennement et il est même possible de les relever uniquement lorsque des palpitations apparaissent.

Pas de traitement avant l'électrocardiogramme

Cette validation du diagnostic de fibrillation atriale par un électro cardiogramme est d'autant plus importante que c'est à partir de cet examen que va s'organiser la prise en charge du patient. "On n'est pas censé mettre en route un traitement si on n'a pas pu confirmer qu'on est bien en présence d'une fibrillation atriale par un tracé électrocardiographique", insiste en effet la professeure Estelle Gandjbakhch. 

Pourquoi cet examen est-il absolument nécessaire alors qu'un trouble du rythme cardiaque peut être repéré par d'autres moyens, et tout simplement d'ailleurs par une prise de pouls ? Parce que la simple "écoute" de son cour peut être trompeuse : "la tachycardie ou les palpitations qui sont des symptômes de la fibrillation atriale peuvent avoir d'autres causes", rappelle la professeure Gandjbakhch.

Ne pas passer à côté de la maladie

Donc attention au risque de passer à côté de la maladie, comme à celui de la voir là où elle n'existe pas. Et cela pour une raison capitale : la nature des traitements ne permet pas l'erreur. Le pilier de la prise en charge de la fibrillation atriale, ce sont les traitement anti-coagulants. Le patient peut aussi se voir proposer des chocs électriques qui vont resynchroniser son rythme cardiaque ou une "ablation" de la fibrillation, une intervention par voie veineuse pour traiter les tissus de l'oreillette qui provoquent le dysfonctionnement. Mais puisque la FA est une maladie dont on ne guérit pas, qui devient chronique et donc à gérer sur le long terme, les anticoagulants sont de toute façon prescrits de façon durable. Et ces médicaments ont des effets secondaires, notamment sur le risque hémorragique liée à leur utilisation, qu'ils ne peuvent être prescrits qu'en cas de certitude absolue sur le diagnostic de la fibrillation atriale.

Retrouvez ci-dessous les réponses de la professeure Estelle Gandjbakhch sur la fibrillation atriale dans l'émission "Questions aux Experts" :



https://www.pourquoidocteur.fr/MaladiesPkoidoc/891-Fibrillation-auriculaire-prevenir-le-risque-d-accident-vasculaire-cerebral

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