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Série "cancer du poumon : état des lieux" (4/5)

Jean-Pierre Pernaut touché par un cancer du poumon : de quels traitements peut-il bénéficier ?

Par Mathilde Debry

Alors que l'ancien présentateur du journal de 13 heures de TF1 Jean-Pierre Pernaut vient d’annoncer être atteint d'un cancer du poumon, Pourquoi docteur vous propose, avec l'aide du nouveau collectif "Ensemble nous poumons", une série pour tout connaître de cette maladie. Aujourd'hui, focus sur ses traitements, qui ont énormément progressé ces dernières années. 

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Avec la volonté d’améliorer la prise en charge des patients grâce à une détection précoce du cancer du poumon, le collectif "Ensemble nous poumons" s’est nouvellement constitué.
Son ambition est d’éliminer le cancer du poumon comme cause de décès.

Pour soigner un cancer du poumon, la stratégie thérapeutique est adaptée à chaque cas. Elle dépend de la localisation de la tumeur, de sa résécabilité, du stade de la maladie, du type histologique du cancer et, désormais, de la présence ou non d’une altération moléculaire et de l’expression ou non d’une protéine particulière à la surface des cellules tumorales. Ces caractéristiques sont déterminées au cours du bilan diagnostique.

Le bilan diagnostique repose sur un examen clinique, une radiographie du thorax, un scanner thoracique et une biopsie. Les autres facteurs également pris en compte dans la décision thérapeutique sont les suivants : l’âge du patient, ses antécédents médicaux et chirurgicaux, son état de santé global, les contre-indications éventuelles à certains traitements ainsi que les souhaits exprimés par le malade.

Les thérapies ciblées

Plusieurs traitements existent pour soigner le cancer du poumon : la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie conventionnelle, les thérapies ciblées et les immunothérapies spécifiques ."Elles n’ont pas le même mode d’action", explique le collectif Ensemble nous poumons. 

Il y a moins de 10 ans, sont apparues, pour les CBNPC (Cancer Bronchique Non à Petites Cellules), les thérapies ciblées. Contrairement aux chimiothérapies classiques qui agissent sur toutes les cellules qui se divisent, les thérapies ciblées vont bloquer un mécanisme de croissance propre aux cellules cancéreuses. Grâce à ça, les médecins produisent une action plus ciblée sur les cellules cancéreuses avec moins d’effets sur les autres cellules de l’organisme. "Mais tous les patients ne peuvent bénéficier de ces thérapies. Il faut que la tumeur présente certaines mutations particulières de type EGFR (~10 à 12% des CBNPC) ou la translocation de type ALK (5% des CBNPC) pour que les traitements puissent être efficaces", rappellent les experts. 

L’immunothérapie

L’immunothérapie a quant à elle été mise à disposition en France en 2015 pour le cancer du poumon. "En moins de cinq ans, l’immunothérapie a bouleversé le traitement du cancer bronchopulmonaire. Les mécanismes utilisés par les cellules tumorales pour tromper la vigilance du système immunitaire sont mieux compris", résument les professionnels de santé. On peut aujourd’hui en partie les bloquer, soit au niveau des cellules tumorales, soit au niveau de certaines cellules du système immunitaire (lymphocytes et cellules dendritiques). "Les principaux composés utilisés aujourd’hui sont des anti-PD1 (exprimé au niveau des cellules immunitaires) ou anti-PDL1 (exprimé au niveau de la tumeur)", conclut le collectif Ensemble nous poumons.