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Erreur médicale

FIV : victime d’un échange d’embryon, une femme donne naissance au mauvais bébé

Par Diane Cacciarella

Après une FIV, une maman a donné naissance au mauvais bébé. En cause : l’échange des embryons de deux couples par les équipes médicales d’une clinique.

kieferpix/istock
En 2015, 191 centres d’assistance médicale à la procréation étaient actifs en France.
La prise en charge des techniques d’AMP par la Sécurité sociale est la même pour tous : couple hétérosexuel, couple formé de 2 femmes, femme non mariée.

En France, plus de 23 000 enfants sont nés grâce à une assistance médicale à la procréation (AMP) en 2012 selon l’Institut national d'études démographiques (Ined). Les trois-quarts sont issus d’une fécondation in vitro (FIV). Cette technique consiste à mettre en contact des spermatozoïdes avec des ovocytes en dehors du corps de la femme dans le but de former un embryon. Généralement, cela est fait en laboratoire, dans une éprouvette. Une fois l’ovocyte cultivé et le ou les embryons obtenus, jusqu’à deux d’entre eux seront transférés dans l’utérus de la femme dans les deux à cinq jours.

En Angleterre, un couple a eu recours à cette technique en 2018. Pour Daphna et son mari, Alexander, la FIV a fonctionné et elle a ainsi donné naissance à leur deuxième enfant, une petite fille, en 2019. Une belle histoire qui va rapidement être bouleversée... 

Le couple porte plainte contre la clinique 

Dès le début à l’hôpital, le couple est surpris par la couleur de peau et les cheveux de la petite fille, plus foncés que le reste de la famille. Sans prêter plus d’attention à cela, les parents rentrent chez eux et élèvent leur bébé. Mais tout est chamboulé quelques mois plus tard quand le couple apprend que ce n’est pas leur bébé… Au moment de la FIV, l’équipe médicale a implanté l’embryon d’un autre couple dans Daphna. Et inversement, celui d’Alexander et Daphna a été implanté dans une autre femme. Le bébé auquel Daphna a donc donné naissance n’était pas le sien. Aujourd’hui, le couple porte plainte contre la clinique où a eu lieu la FIV.

Les bébés ont été rendus à leurs parents biologiques

Les autres parents concernés par cette erreur en ont évidemment été aussi informés. Les deux couples et les enfants en bas-âge se sont rencontrés plusieurs fois et, au début de l’année 2020, ils ont décidé de reprendre leurs enfants biologiques. Aujourd’hui, les deux familles vivent très proches - à seulement dix minutes - et ont des liens très forts. “C'est une bénédiction que nous soyons tous sur la même longueur d'onde, explique Alexander, le papa, au journal The Sun. Depuis, nous avons passé toutes nos vacances ensemble et chaque anniversaire. Nous avons en quelque sorte mélangé nos familles”.

Jusqu’à 4 FIV et 6 inséminations artificielles remboursées à 100%

En France, les actes d'AMP sont pris en charge à 100 % par l'Assurance maladie jusqu’aux 43 ans des femmes, qu’il s’agisse d’un couple hétérosexuel, lesbien ou d’une future maman célibataire. D'après la loi, la mère a le droit de réaliser jusqu’à quatre FIV pour chaque enfant. Autrement dit, si elle fait trois FIV pour son premier enfant et en souhaite un second, elle aura à nouveau quatre tentatives remboursées.

Outre la FIV, il existe deux autres techniques d'AMP : l’insémination artificielle et l’accueil d'embryon. Pour la première, l’acte médical consiste à déposer le sperme (du conjoint ou d’un donneur) dans l'utérus de la femme pour faciliter la rencontre entre le spermatozoïde et l'ovule. La fécondation a ensuite lieu naturellement. La sécurité sociale rembourse jusqu’à six inséminations artificielles. Enfin, l’accueil d'embryon est quant à lui proposé s’il y a un risque de transmission d'une maladie génétique à l'enfant ou si l’un des membre du couple est infertile. Ainsi, l’embryon d’un couple donneur ou d’une femme seule donneuse est transféré dans l'utérus de la femme receveuse.