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FIV : les experts dénoncent les abus

Depuis 1997, plus de 1,4 million de bébés sont nés en Europe grâce la FIV, selon des scientifiques qui dénoncent une forme d’abus.

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Trop de FIV. En Europe, le recours à cette forme de procréation médicale assistée ne cesse de croître, déplorent des scientifiques dans un éditorial publié par l'European Journal of Obstetrics & Gynecology and Reproductive Biology et repéré par le journal Le Point.
Depuis la découverte de la fécondation in vitro (FIV) en 1978, les promesses de parentalité adressées aux couples infertiles ont dopé l’offre et, par voie de conséquence, la demande.

« Entre 1997 et 2011, près de 900 000 enfants sont nés par FIV en Europe et ce nombre pourrait avoir dépassé 1,4 million aujourd’hui », écrivent les auteurs, du centre médical universitaire Erasmus à Rotterdam. Et ce, alors que la fertilité de la population n’enregistre pas de diminution apte à justifier cette recrudescence – contrairement à ce que laissent penser les annonces alarmistes sur la baisse générale de la qualité du sperme, non-fondées scientifiquement, précisent-ils.

Un recours trop rapide

A cela plusieurs raisons. Le recul de l’âge maternel figure bien sûr parmi les causes, mais les éditorialistes estiment qu’il ne  suffit pas à expliquer la hausse des FIV. Ils évoquent également la modification par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2008 de la définition de la fertilité, dont le diagnostic peut être posé au bout d’un an au lieu de deux précédemment.
Enfin, les pratiques mercantiles des centres de PMA se sont développées, avec des offres attractives et un discours promotionnel parfois intensif.

Bref, tout a concouru à augmenter le recours aux FIV, ce que déplorent les auteurs qui voient ici un abus. En France, cette critique a également été formulée par les spécialistes de la PMA. « Presque un tiers des FIV sont pratiquées sans indications médicales et sont donc abusives. A condition d'attendre un peu, beaucoup de couples pourraient fabriquer un enfant dans leur lit », expliquait ainsi Jacques Testard, père scientifique du premier « bébé-éprouvette », dans les colonnes du JDD en mars 2014.

En effet, les études montrent qu’en cas de troubles inexpliqués de la fertilité, les couples ont tendance à recourir à la fécondation in vitro alors que 60 % auraient fini par concevoir naturellement dans les deux ans.

1 naissance sur 35 

En France, en 2012, plus de 142 708 tentatives de procréation médicalement assistées ont été menées en France. Elles ont permis la naissance à 23 887 enfants, selon l’Agence de la biomédecine. Cela représente 2,9 % des naissances enregistrées cette année-là par l’Insee, soit une naissance sur 35.

 

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L’accès à la PMA dans l’Hexagone reste toutefois encadré. Elle est réservée aux couples hétérosexuels, en âge de procréer, qui n’arrivent pas à concevoir un enfant naturellement pour des raisons médicales, ou lorsque l'un des membres du couple est porteur d'une maladie grave, susceptible d'être transmise au conjoint ou à l'enfant.

Les actes d’une PMA sont pris en charge à 100 % par l'Assurance maladie, après accord préalable de la caisse, jusqu'au 43e anniversaire de la mère, pour au maximum six inséminations artificielles et quatre fécondations in vitro.

Par rapport à une grossesse naturelle, la FIV n’est pas sans risques. Ni pour la mère, qui est plus exposée aux complications comme le diabète gestationnel ou la pré-éclampsie, ni pour l’enfant, dont les risques de prématurité, de petit poids de naissance et de certaines malformations congénitales sont accrus.

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