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Sport et santé

Pourquoi l'exercice physique ne produit pas les mêmes effets chez tout le monde

Par Diane Cacciarella

Les protéines présentes dans le sang pourraient influencer la façon dont un individu réagit à l’exercice physique. Ainsi, en fonction de celles-ci, les bénéfices sur sa santé globale ne seraient pas les mêmes.

Drazen Zigic/iStock
Les effets bénéfiques du sport sont variables d’un individu à l’autre. 
Cette différence viendrait des différentes protéines dans le sang. 
Des chercheurs ont réussi à identifier les protéines qui étaient associées à certaines vertus du sport, notamment cardio-respiratoires.

À tout âge, les médecins recommandent de pratiquer une activité physique régulière. Le sport est reconnu pour ses vertus sur la santé des individus mais, d’une personne à l’autre, ces effets ne sont pas les mêmes. Une nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Metabolism montre la corrélation entre la forme physique et la santé globale, ainsi que les raisons qui expliquent les différences des bénéfices du sport. 

Étudier les protéines dans le sang pour comprendre les effets du sport

Bien que les groupes dans leur ensemble bénéficient du sport, la variabilité des réponses entre deux individus faisant les mêmes exercices physiques est en fait assez frappante, assure Robert E. Gerszten, l’un des auteurs de l’étude. Par exemple, certains vont augmenter leur endurance tandis que d'autres verront une amélioration de leur taux de glycémie”, c’est-à-dire le taux de sucre dans le sang. Selon Robert E. Gerszten, jusqu’à présent, rien ne permettait de prédire quels profils de patients étaient les plus susceptibles de tirer des bénéfices du sport sur leur santé cardio-respiratoire. Pour le découvrir, l’équipe de chercheurs a étudié 5000 protéines chez 650 adultes sédentaires avant et après un programme d'exercices d'endurance de vingt semaines. "Nous voulions principalement examiner les protéines dans le sang afin d’analyser les effets de l'exercice physique, car il existe un nombre croissant de preuves montrant que le sport stimule la sécrétion de produits chimiques dans la circulation sanguine qui peuvent transmettre leurs effets sur des organes éloignés”, explique Jeremy Robbins, auteur principal de l’étude.

Ceux ayant des profils protéiques similaires tireraient les mêmes bénéfices du sport

Sur l’ensemble des protéines étudiées, 147 indiquaient le Volume d’Oxygène Maximum - ou VO2max - d’un individu. Il s’agit de la plus grande quantité d'oxygène que le corps d’un individu consomme lors d’un effort physique intense. Elle est calculée par unité de temps. 102 autres protéines permettaient d’estimer le changement de VO2max des participants à l’étude après les vingt semaines de programme d'exercices d'endurance. "Nous avons identifié des protéines qui viennent des os, des muscles et des vaisseaux sanguins, qui sont fortement liées à la forme cardio-respiratoire et qui n'avaient jamais été associées à des réponses d'entraînement physique", développe Robert E. Gerszten. Les auteurs ont également observé que certains individus qui avaient des profils protéiques de VO2max similaires tiraient les mêmes bénéfices du sport. Les profils protéiques sont l’étude de protéines plusieurs sélectionnées en raison de leur implication dans les grandes fonctions de l’organisme, ici VO2max, et des significations de leurs variations.

Un score protéique pour anticiper les effets du sport

Grâce à ces informations, les scientifiques ont déterminé un score protéique pour améliorer la capacité à prédire l'entraînement d'un individu, c’est-à-dire le changement de VO2max. “Les niveaux de base de plusieurs protéines prédisaient qui répondrait au protocole d'entraînement”, explique Robert E. Gerszten. Ainsi, avec ce score, les chercheurs pouvaient identifier en amont les participants qui ne pouvaient pas améliorer significativement leur condition cardio-respiratoire malgré leur participation au programme d'exercices. 

“Une étape importante dans l’individualisation de l’exercice en tant que thérapie”

Dans une étude communautaire distincte mais présentée dans le même article, les scientifiques ont constaté que certaines de ces protéines étaient liées à un risque élevé de décès prématuré. Cela montre le lien entre la santé cardio-respiratoire et l’impact sur la santé à long terme. “Nous avons maintenant une liste détaillée des nouveaux composés sanguins qui améliorent notre compréhension de la biologie de la forme physique et de l'adaptation à l'exercice, et prédisent les réponses individuelles à un régime d'exercice donné, conclut Robert E. Gerszten. Notre étude (...) est une étape importante dans l'individualisation de l'exercice en tant que thérapie.” 

Dans les prochaines années, les scientifiques espèrent poursuivre leurs recherches afin d’affiner leur analyse des effets de chacune de ces protéines avant et après le sport.