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Allergies : comment bien utiliser les antihistaminiques ?

Par Charlotte Arce

Couramment utilisés pour traiter les allergies, les antihistaminiques peuvent s’avérer précieux pour en diminuer les symptômes. Mais encore faut-il bien les utiliser… Quelques conseils pour bien prendre ce traitement médicamenteux.

Shidlovski/iStock
Pris pour éviter l'urticaire, les éternuements et le larmoiement liés aux allergies, les antihistaminiques ne sont pas toujours utilisés à bon escient, estiment des chercheurs dans une nouvelle étude.
Ces nouveaux travaux détaillent les différents types d'antihistaminiques présents sur le marché, et montrent notamment qu'ils ne peuvent pas être utilisés pour diminuer l'asthme ou l'eczéma, et n'ont aucun effet en cas de choc anaphylactique.

En France on estime qu’entre 25 et 30 % de la population souffre d’allergie, qu’il s’agisse d’asthme (entre 7 et 10 % de la population), de rhinite allergique ou de conjonctivite allergique (15 à 20 % de la population).

Pour soulager les symptômes tels que les éternuements, l’urticaire et le larmoiement, des antihistaminiques sont souvent prescrits. Indispensables de la boîte à pharmacie, notamment au printemps avec l’arrivée des pollens, ces médicaments ont une particularité : ils agissent sur une molécule, l’histamine, sécrétée par l’organisme au moment des réactions allergiques, et qui est largement impliquée dans les symptômes allergiques.

À prendre par voie orale ou par voie nasale, les antihistaminiques bloquent l’action de l’histamine au niveau de récepteurs spécifiques, ce qui a pour effet de diminuer les symptômes allergiques comme l’écoulement nasal et lacrymal, mais aussi les éruptions cutanées.

Une nouvelle étude, publiée par l’université McMaster (Canada) et publiée dans le Canadian Medical Association Journal montre toutefois que bien que courants, les antihistaminiques ne sont pas toujours bien utilisés par les patients souffrant d’allergie. "Cette publication arrive à point nommé pour la saison printanière des allergies et le lancement des vaccins COVID, pour lesquels les éruptions cutanées sont courantes et les antihistaminiques peuvent être utiles", estime Derek Chu, expert en allergies et chercheur clinique à l'université McMaster.

Dans quels cas prendre des antihistaminiques ?

C’est la première question à laquelle répond l’étude. Ses auteurs rappellent qu’ils peuvent être utilisés pour soulager les symptômes du rhume des foins et les poussées d'urticaire, mais pas pour l'asthme, l'eczéma, la toux ou l'insomnie.

Quels sont les différents types d’antihistaminiques ?

Les antihistaminiques de première génération, dits anticholinergiques, sont de moins en moins prescrits car ils sont associés à des effets secondaires importants, notamment une somnolence et une diminution des fonctions cognitives. Un surdosage peut entraîner la mort et ils sont potentiellement dangereux pour les jeunes et les personnes âgées.

Les antihistaminiques de "2e génération", dits antihistaminiques H1 sont plus récents et n’ont pas d'effets secondaires aussi importants, en particulier la somnolence car ils diffusent moins dans le système nerveux central. Ils ne sont délivrés que sur ordonnance.

Dans quels cas les antihistaminiques ne doivent-ils pas être utilisés ?

Les antihistaminiques ne doivent pas être utilisés à la place de l'épinéphrine pour traiter l'anaphylaxie, c’est-à-dire réaction allergique généralisée et touchant plusieurs organes. Les médicaments oraux peuvent en revanche être utilisés en même temps que les injections d'épinéphrine pour traiter les chocs anaphylactiques, mais ils ne les remplacent pas.

Les antihistaminiques peuvent-ils être utilisés pendant la grossesse ?

La plupart des antihistaminiques peuvent être utilisés sans danger pendant la grossesse et l'allaitement. La recherche médicale a montré que les antihistaminiques à doses normales ne nuisent pas au fœtus pendant la grossesse et peuvent être utilisés pendant l'allaitement. Ils sont également sans danger pour les enfants.