ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Sida : la circoncision inefficace en prévention chez les homosexuels

Prévention contre l'infection à VIH

Sida : la circoncision inefficace en prévention chez les homosexuels

Par Afsané Sabouhi

La circoncision réduit de 60% le risque d’être infecté par le VIH, mais pas dans le cas de pratiques homosexuelles.

Une étude menée dans un bidonville sud-africain démontre qu’un programme de circoncision volontaire offre aux hommes une réduction de 60% de leur risque d’être infecté par le VIH. « Si 20 millions d’hommes étaient circoncis dans les 14 pays d’Afrique Australe et de l’Est qui concentrent plus de la moitié des malades dans le monde, on pourrait réduire l’épidémie de 25% », explique le Pr Bertran Auvert, auteur de cette étude parue dans Plos Medicine et professeur de santé publique à l’Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines.


En France, la population la plus touchée par le Sida est la population masculine gay. L'incidence de l'infection y est 200 fois plus élevée que dans la population générale. Selon l’Institut de Veille sanitaire, en 2011, 40% des nouvelles infections par le VIH en France ont concerné des hommes homosexuels.
Faut-il alors proposer la circoncision comme méthode de protection additionnelle aux homosexuels français ? « Ca ne fonctionnerait pas du tout, il est illusoire de penser que la circoncision puisse apporter quoique ce soit dans la situation française », répond d’emblée Bertran Auvert. Les études n’ont en effet pas montré ou très peu de protection chez les hommes circoncis lorsqu’ils ont des rapports sexuels avec des hommes.


« La circoncision confère une petite protection lorsque l’homme circoncis a un rapport insertif avec un homme séropositif mais pas lorsqu’il est pénétré, explique le Pr Auvert. Or dans la communauté homosexuelle, ces rôles insertif et réceptif changent beaucoup. En France comme aux Etats-Unis, on ne peut donc pas envisager de faire de la circoncision une méthode de prévention ».


De plus une équipe chinoise, qui étudie cette question dans la population homosexuelle, a montré que l’acceptation par les gays de la circoncision comme méthode additionnelle de prévention n’était pas très bonne. Seuls 30% des hommes homosexuels interrogés se déclaraient prêts à se faire circoncire si l’effet préventif était démontré.