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Mauvaises nuits

Les troubles du sommeil signalent une sensibilité au stress

Par La rédaction

La fragmentation du sommeil est un bon indicateur pour déterminer avec précision si une personne est vulnérable ou non au stress. Cette découverte pourrait servir de base pour détecter les personnes susceptibles de développer du stress dans leur vie.

iStockphoto.com/Tero Vesalainen
Les nuits fractionnées sont un signe de stress.
Il est possible de déterminer avec 80% de précision les personnes qui sont vulnérables au stress en étudiant leur sommeil.

Si le stress possédait une importance capitale pour la survie de nos ancêtres, aujourd’hui, ce mécanisme est hautement néfaste. Dans les sociétés actuelles, les situations stressantes sont légion, et amènent avec elle des difficultés à pouvoir réguler certains aspects de la vie, comme le sommeil par exemple. Dans une récente étude, des chercheurs de l’université de New York Abu Dhabi (Emirats arabes unis) ont démontré qu’un sommeil anormal pouvait être un bon indicateur de la vulnérabilité au stress. L’étude a été publiée dans la revue Frontiers in Neuroscience le 12 janvier 2021. 

Un mécanisme de survie devenu encombrant

Le stress est un comportement physiologique normal qui répond à une situation de danger. Ce mécanisme de survie était utilisé par nos ancêtres pour échapper à une situation pouvant mettre en péril leur intégrité physique. L’une des composantes du stress réside dans l’éveil du cerveau causé par le cortisol, qui permet à l’organisme d’être sur le qui-vive. Le problème, c’est que cet état de veille active a des répercussions sur le sommeil. Si de nos jours, les situations de danger se font rares, le mécanisme du stress est toujours présent, et engendre les mêmes perturbations pour le sommeil. 

Afin de comprendre ses dégâts sur le sommeil, les chercheurs ont comparé les caractéristiques du sommeil de souris sensibles au stress avec celles de souris résistantes au stress, avant et après avoir subi un stress de défaite social chronique (DSC). Leur comportement social après le stress a été classé en deux principales catégories : les souris sensibles au stress qui ont fait preuve d'évitement social et celles qui ont résisté au stress.

Déceler le stress avec une précision de 80%

Avant le stress de défaite social chronique, les souris sensibles au stress montraient une fragmentation accrue du sommeil avec des mouvements oculaires lents par rapport aux rongeurs qui résistaient au stress. Les résultats de l'analyse ont montré que les caractéristiques du sommeil avant le stress de défaite sociale chronique des deux groupes de souris permettaient de prédire une sensibilité au stress avec une précision de plus de 80 %. Avec le stress de défaite social chronique, les souris sensibles au stress conservaient des mouvements oculaires lents durant les phases d’éveils et de sommeils, ce que n’avaient pas les autres rongeurs. 

Ainsi, les souris sensibles au stress présentent des troubles du sommeil anormaux qui sont présents bien avant l’exposition au stress. En outre, chez ces rongeurs, l’exposition ultérieure au stress nuit davantage au sommeil et à la réponse homéostatique. Notre étude est la première à fournir un modèle animal pour étudier la relation entre une mauvaise continuité du sommeil et la vulnérabilité au stress chronique et aux troubles dépressifs, soulignent les chercheurs de l’étude. Ce marqueur de la vulnérabilité au stress ouvre des pistes pour de nombreuses études futures qui pourraient expliquer davantage les processus moléculaires et les circuits neuronaux sous-jacents qui conduisent aux troubles de l’humeur.