ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Les adolescents qui vapotent ont trois fois plus de risques de passer à la cigarette

Tabagisme

Les adolescents qui vapotent ont trois fois plus de risques de passer à la cigarette

Par La rédaction

Chez les adolescents, la vapoteuse agit comme un “produit d’appel” vers la cigarette. Ceux qui ont testé la vapoteuse à l’adolescence ont trois fois plus de chances de fumer des cigarettes traditionnelles et ses dérivés en vieillissant. 

iStockphoto.com/property of Naveen Asaithambi
Les jeunes qui vapotent ont trois fois de risques de fumer des cigarettes traditionnelles plus tard.
La vapoteuse agit comme un produit d'appel qui les attire vers le tabac et ses dérivés (tabac à chiquer, à priser, à sniffer).

La cigarette n’apporte rien de bon à la santé, et la vapoteuse non plus, à plus forte raison chez les pus jeunes. Si la consommation de tabac traditionnel recule chez les adolescents, elle se fait au bénéfice de la vapoteuse. Mais selon une étude réalisée par l’université d’Etat de l’Ohio (Etats-Unis), les adolescents qui ont testé la vapoteuse ont trois de risques de commencer ensuite à fumer ou à utiliser des dérivés du tabac. Les résultats de l’étude ont été publiés le 2020 dans la revue Addictive Behaviors. 

Une étude basée sur des enfants de 11 à 16 ans

À la différence des recherches précédentes qui suggéraient un lien entre le vapotage et le tabac, cette étude ne s’est pas contentée de suivre les jeunes dans le temps pour établir un lien entre les deux comportements. “Pour une étude idéale, d'un point de vue purement scientifique, nous donnerions à tout le monde une vapoteuse, nous les suivrions pendant quelques années et verrions s'ils commencent à fumer, puis nous remonterions le temps et ne leur donnerions pas de vapoteuses. Ou bien nous assignerions au hasard des enfants à l'aller ou au retour, mais nous ne pouvions pas faire ça évidemment”, indique Brittney Keller-Hamilton, responsable de programme au collège de santé publique de l’université d’Etat de l’Ohio. 

A la place, ils se sont tournés vers l’inférence causale, un processus qui permet d’établir un lien entre un élément et ses effets. Ainsi, les chercheurs ont pu comparer les utilisateurs et les non-utilisateurs de vapoteuse qui ont commencé l'étude avec des facteurs de risque. Grâce à cette variété de facteurs, y compris la consommation d'alcool, la consommation de marijuana, l'impulsivité et le niveau d'éducation de leurs parents et l'historique du tabac, le profil a pu être plus fidèle à la réalité.

Un tremplin vers le tabac et ses dérivés

Ici, les comportements vis-à-vis de la vapoteuse ont été analysés chez 1 220 garçons, âgés entre 11 et 16 ans au début de l’étude. Pendant deux ans, à raison d’une évaluation tous les six mois, ils ont été questionnés sur leur rapport à la vapoteuse. Au final, ceux qui ont testé la vapoteuse présentent un risque accru de commencer à fumer des cigarettes et ses dérivés (tabac à chiquer, tabac à priser ou du snus, c’est-à-dire du tabac à sniffer). 

Nous avons identifié deux groupes de jeunes qui avaient des chances égales de commencer à fumer en fonction d'un certain nombre de facteurs, puis nous avons comparé les résultats au cours de l'étude. Nous avons constaté que les utilisateurs de vapoteuses étaient 2,7 fois plus susceptibles d'essayer de fumer”, souligne Brittney Keller-Hamilton.

Pour ces chercheurs, il est impératif que le tabac et les vapoteuses restent des produits destinés aux personnes majeures et que des actions soient mises en place pour décourager les plus jeunes d’essayer. “Pour toutes ces politiques, il existe des lacunes que l'industrie du tabac identifie rapidement et contourne. Il est donc important de rester vigilant dans la recherche de stratégies et de politiques visant à empêcher les adolescents de prendre des habitudes qui menacent leur santé, en particulier lorsqu'elles servent de tremplin vers des produits du tabac plus nocifs”, conclut Brittney Keller-Hamilton.