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60 millions de Consommateurs

E-cigarette : des substances nocives et mal indiquées

Par la rédaction

Grâce à une nouvelle méthode, 60 millions de Consommateurs a décelé la présence de certains produits potentiellement cancérigènes dans des cigarettes électroniques. 

Ed Andrieski/AP/SIPA

Le dossier va sans doute relancer le débat sur la cigarette électronique. Après l'avis de certains pneumologues en faveur de la e-cigarette publiée au mois d'août, c'est l'association 60 millions de Consommateurs qui sème le doute sur la dangerosité du produit. Car, selon le magazine de septembre de l'Institut national de la consommation (Inc) paru ce lundi, les e-cigarettes « ne sont pas aussi inoffensives » que le disent leurs fabricants et « peuvent émettre des composés potentiellement cancérigènes. »

C'est grâce à un procédé « révolutionnaire » que l'Inc a pu tester une dizaine de modèles, jetables ou rechargeables d'e-cigarettes, parmi les plus couramment commercialisés en France. A l'aide d'une machine effectuant une simulation de vapotage, l'Institut a réussi à déceler la présence de nouveaux produits toxiques potentiellement cancérigènes.
En collaboration avec un laboratoire spécialisé dans l'air, 60 millions de Consommateurs révèle que certaines e-cigarettes dégagent des composés toxiques tels que le formaldéhyde (formol), ou l'acroléine, une molécule très toxique, émise en quantité très significatives par l'E-Roll par exemple. Ceci vraisemblablement en raison d'un dispositif qui chauffe trop vite. 
De plus, sur un certain nombre de dispositfs testés, ces chercheurs ont retrouvé des métaux « potentiellement toxiques » comme l'aluminium, le cadmium, ou encore l'antimoine  en quantité supérieure à la cigarette traditionnelle et cela à géométrie variable selon le produit testé. Des substances que les précédentes techniques n'avaient pas réussi à détecter.

Christian De Thuin, directeur technique de l'Inc : « En lien avec un laboratoire spécialisé dans l'analyse de l'air, nous avons mis au point une machine qui effectuait pendant 3 secondes une simulation dans laquelle elle aspirait de la vapeur d'e-cigarette .... »



Des étiquetages non conformes
Autre problème soulevé par l'enquête, celui des étiquetages non conformes. Par exemple, concernant la nicotine dont le taux est sous-estimé sur bon nombre de produits vendus. Mais plus inquiétant encore, la non-indication de certains produits toxiques sur certains emballages de cigarettes électroniques. C'est le cas par exemple du propylène glycol souvent non mentionné sur les flacons mais qui a pourtant une forte capacité à provoquer des irritations respiratoires.
En outre, la plupart des emballages d'e-cigarettes n'indiquent aucun numéro de lots, « ce qui pose bien évidemment un problème pour le consommateur concernant la traçabilité du produit », souligne Christian De Thuin

L'absence d'un bouchon de sécurité sur certains produits
Enfin, le magazine dénonce aussi un défaut de sécurité sur certains produits, avec une absence de bouchon de sécurité sur une majorité de recharges alors que la nicotine est particulièrement toxique pour les enfants. « Ingérées, les doses élevées de certains produits de l'étude peuvent pourtant tuer un enfant », indique le directeur technique de l'Inc.
C'est pourquoi au final, l'Institut demande aux pouvoirs publics de mettre en place rapidement une réglementation claire sur les e-cigarettes, « cela afin d'informer les consommateurs sur les éventuels risques auxquels ils s'exposent ».

Mais 60 millions de Consommateurs rappelle néanmoins que ce produit reste toutefois moins dangereux que la cigarette traditionelle dans laquelle on trouve en plus des doses importantes de goudron, une susbstance connue et fortement cancérigène.