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Expression du gène

Covid-19 : 15% des formes graves seraient génétiques

Par Mathilde Debry

Quinze pour cent des formes graves de la Covid-19 s’expliqueraient par des anomalies génétiques.

Anna Valieva/iStock
Les chercheurs ont mis en évidence chez certains patients des anomalies génétiques qui diminuent la production des "interférons de type I" (3-4% des formes graves).
Chez d’autres patients, ils ont identifié des maladies auto-immunes qui bloquent l’action des "interférons de type I" (10-11% des formes graves).

Pourquoi la réponse individuelle à l'infection par le virus SARS-CoV-2 varie-t-elle autant d’une personne à l’autre ? Cela se jouerait au niveau de la génétique, selon une nouvelle recherche franco-américaine, publiée dans la revue Science.

Les généticiens Jean-Laurent Casanova et Laurent Abel ont identifié les premières causes génétiques et immunologiques expliquant 15% des formes graves de la Covid-19. Les malades ont le même point commun : un défaut d’activité des “interférons de type I", des molécules du système immunitaire qui ont normalement une puissante activité antivirale.

Immunité

Dès le début de pandémie de coronavirus, les scientifiques ont mis en place un consortium international dans le but d’identifier les facteurs génétiques et immunologiques pouvant expliquer la survenue de formes graves de la maladie. En ciblant leur recherche sur des mécanismes spécifiques de l’immunité, les chercheurs ont mis en évidence chez certains patients des anomalies génétiques qui diminuent la production des “interférons de type I” (3-4% des formes graves). Chez d’autres patients, ils ont identifié des maladies auto-immunes qui bloquent l’action des “interférons de type I” (10-11% des formes graves). L’ensemble de ces découvertes expliquerait donc 15% des formes graves de Covid-19.

“Qu’il s’agisse de variants génétiques qui diminuent la production interférons de type I pendant l’infection ou d’anticorps qui les neutralisent, ces déficits précèdent l’infection par le virus et expliquent la maladie grave. Nos publications mettent donc en évidence le rôle crucial des interférons de type I dans la réponse immunitaire contre le SARS-CoV-2”, concluent Jean-Laurent Casanova et Laurent Abel.

Dépister les personnes à risque de forme grave

Concrètement, ces découvertes vont permettre de dépister les personnes à risque de développer une forme grave, et de mieux soigner ce groupe de malades.

Dans son dernier bilan, Santé publique France constate une augmentation “des passages aux urgences, des nouvelles hospitalisations, des admissions en réanimation et des décès liés au SARS-CoV-2”. Quarante-neuf départements sont actuellement en “niveau de vulnérabilité élevé” et 36 en “niveau de vulnérabilité modéré”