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Covid-19 : pas de vaccination généralisée avant la mi-2021, indique l’OMS

Par Mathilde Debry

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les vaccinations à grande échelle contre la Covid-19 ne devraient pas commencer avant le milieu de l’an prochain. 

Manjurul / istock.
La dernière phase des essais cliniques, qui consiste à tester massivement les vaccins sur des volontaires, prend en effet du temps.
"Nous aimerions voir un vaccin ayant une efficacité d'au moins 50%, de préférence supérieure", explique Soumya Swaminathan, scientifique en chef à l'OMS.

“Comme vous le savez, un nombre considérable de candidats sont maintenant entrés dans la phase 3 des essais. Nous en connaissons au moins 6 à 9 qui ont déjà parcouru un long chemin en termes de recherche", a déclaré ce vendredi 4 septembre Margaret Harris, une porte-parole de l'OMS. Elle ajoute : “mais en termes de calendrier réaliste, nous ne nous attendons vraiment pas à voir une vaccination généralisée avant le milieu de l'année prochaine".

Les fabricants font déjà des paris

La dernière phase des essais cliniques, qui consiste à tester massivement les vaccins sur des milliers de volontaires, prend en effet du temps, car les scientifiques doivent avancer prudemment. “La bonne nouvelle, c'est que les fabricants font déjà des paris sur celui qui sera probablement le vaccin et qu'ils réfléchissent déjà à la manière dont ils pourront augmenter la production de vaccins une fois que nous saurons lequel sera utilisé", souligne toutefois Margaret Harris.

“Nous aimerions voir un vaccin ayant une efficacité d'au moins 50%, de préférence supérieure", explique par ailleurs Soumya Swaminathan, scientifique en chef à l'OMS.

“Déjà que le vaccin contre la grippe reste optionnel pour la majorité d’entre nous, on ne pourra pas le rendre obligatoire en France, estime pour sa part Benjamin Wyplosz, infectiologue au service des maladies infectieuses du CHU de Bicêtre, à Pourquoi docteur. C’est encore trop tôt pour établir une stratégie vaccinale, ne serait-ce que parce qu’on ne sait pas combien de doses de vaccin il faudra administrer pour qu’il soit efficace. Mais il faudra certainement établir les personnes à vacciner en premier, comme les soignants ou les pompiers", poursuit-il.

La course au vaccin contre la Covid-19 

La recherche d’un vaccin contre la Covid-19 mobilise aujourd’hui la recherche mondiale en infectiologie. Les groupes pharmaceutiques français et britanniques Sanofi et GSK ont annoncé, ce jeudi 3 septembre, le lancement de l’essai clinique de phase I/II de leur candidat vaccin contre la Covid-19. Il s’agit “d’une étape importante et un pas de plus vers le développement d’un vaccin potentiel pour nous aider à vaincre la Covid-19", se félicite Thomas Triomphe, le vice-président exécutif de Sanofi.

Dans la course au vaccin, Sanofi et GSK ne sont pas en tête. Le candidat-vaccin américain, développé par le laboratoire Pfizer en partenariat avec la biotech Moderna, est lui déjà entré dans la phase III des essais cliniques, la dernière avant la commercialisation. Donald Trump espère qu’un vaccin sera prêt pour le 1er novembre et les États-Unis se prépareraient à un plan de vaccination à grande échelle pour cette date. Il en est de même pour celui des chercheurs britanniques d’Oxford, avec l’entreprise pharmaceutique AstraZeneca, qui espèrent obtenir les résultats à l’automne pour pouvoir proposer le vaccin d’ici à la fin de l’année. Le candidat-vaccin développé par le laboratoire chinois CanSino en est lui aussi à la phase III des essais cliniques qui sont réalisés au Brésil et en Indonésie. Par ailleurs, fin juillet, le gouvernement a annoncé à la télévision publique avoir déjà lancé une campagne de vaccination sur 20 000 personnes à risque.