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Pandémie

Covid-19: Reprise des contaminations en France

Par Amanda Breuer-Rivera

Le nombre de personnes diagnostiquées positives à la Covid-19 a augmenté de 30% en une semaine en France, alors que le nombre de test réalisé ne suit pas la même trajectoire. Face à la dégradation de nombreux indicateurs, le président de la République a annoncé réunir un nouveau conseil de défense la semaine prochaine.

Jozsef Zoltan Varga/iStock

La dégradation de la situation sanitaire s'accélère en France. Emmanuel Macron a pris acte des mauvais indicateurs publiés dans le point épidémiologique du 6 août par Santé publique France. Le président de la République a alors annoncé la tenue “la semaine prochaine” d'un nouveau conseil de défense sur la Covid-19 avant d'ajouter : “Je crois qu'il faut prendre l'habitude de porter ce masque”. Alors que le port du masque était encore facultatif en extérieur, le chef de l'État recommande désormais de le porter aussi en intérieur que lorsque la distanciation sociale est difficilement applicable. Il s'en est remis aux élus pour la décision de l'imposer en extérieur.

La raison de ce rappel à l'épidémie ? Les mauvais chiffres dévoilés ce jeudi. Santé publique France constate qu'entre le 27 juillet et le 2 août, 8 203 nouveaux cas de Covid-19 ont été détectés en métropole, soit une augmentation de 33% par rapport à la semaine précédente. Cependant, 581 779 dépistages réalisés cette semaine-là n'ont augmenté que de 14%. Cette différence d'augmentation entre le nombre de dépistage et de tests positifs laisse entrevoir une augmentation des contaminations. Le taux d'incidence — nombre de cas rapportés par rapport à la population — de la Covid-19 a bondi de 9,7 cas pour 100 000 habitants à 12 cas pour 100 000 la semaine passée. “De la semaine 15 [6 au 12 avril, NDLR] à la semaine 24 [ 8 au 14 juin, NDLR], le nombre hebdomadaire de cas confirmés a diminué, passant de 30 111 cas confirmés en semaine 14 à 2 979 cas en semaine 24, analyse Santé publique France. Néanmoins, depuis la semaine 24, le nombre hebdomadaire de cas confirmés est marqué par une importante augmentation, passant de 2 980 cas confirmés en semaine 24 à 8 203 cas en semaine 31 [27 juillet au 2 août, NDLR].” Depuis deux semaines consécutives soit du 20 juillet au 2 août, le nombre hebdomadaire de nouveaux cas confirmés de Covid-19 est supérieur à celui de la fin du confinement.

Jeunes plus contaminés et flambée des clusters

Ces nouvelles contaminations concernent tous les âges, plus particulièrement les 15-44 ans et surtout les 20-29 ans. Depuis la semaine du 13 au 29 juillet, il y a une nette progression de cette catégorie d'âge aussi bien dans le nombre de dépistage que dans les infections. Un résultat du pont du 14 juillet ? Ces nouvelles contaminations se diffusent sur le territoire. Alors qu'il n'y avait que 2 départements métropolitains avec plus de 20 cas de confirmés pour 100 000 habitants la semaine du 20 au 26 juillet — à savoir la Mayenne et le Val-d'Oise —, ils sont désormais 10 départements a  franchir ce seuil - Mayenne, Paris, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Haute-Savoie, Bouches-du-Rhône, Nord, Hauts-de-Seine, Essonne et Val-d'Oise.

Si le nombre de nouveaux cas en Mayenne a fortement diminué du 27 juillet au 2 août, le taux d'incidence a fortement augmenté dans le département voisin de la Sarthe notamment parmi les 30-39 ans. Les 20-29 ans sont particulièrement touchés dans les Bouches-du-Rhône, Paris, Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne. Le cas le préoccupant reste la Guyane où le taux d'incidence de contamination est de 154 pour 100 000 habitants. Un chiffre élevé mais en baisse par rapport à la semaine du 20 au 27 juillet.

Une propagation du virus qui se traduit par une flambée du nombre de nouveaux foyers épidémiques. 84 nouveaux clusters ont été signalés entre le 27 juillet et le 2 août, contre 38 une semaine avant. Parmi l'ensemble des 184 clusters en cours d'investigation : 29% se sont développés au sein d'entreprises privées ou publiques, 22% lors de rassemblements temporaires de personne (dont 7% de réunions familiales élargies) et 17% dans des établissements de santé ou sociaux. Ces clusters en cours d'investigation se répartissent principalement en Mayenne (18 cas), dans les Bouches-du-Rhône (11 cas), dans le Nord (10 cas) et en Île-de-France (Val-d'Oise et Paris 8 cas chacun, Val-de-Marne 7, Essonne 6). 

Faut-il reconfiner ? Ce scénario extrême est certainement dans les têtes du Conseil scientifique. Or selon Santé publique France, près de la moitié des cas de contamination sont asymptomatiques. L'organisme appelle à la plus grande vigilance pour freiner la propagation du virus en France et le taux d'hospitalisation reste faible — hormis en Guyane — malgré une hausse ces deux dernières semaines. Renforcer les gestes barrière semble être la seule solution pour éviter une perte de contrôle du virus.