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Cancer

Qu'est-ce que l'immunothérapie, le traitement suivi par Bernard Tapie ?

Par Amanda Breuer-Rivera

Depuis trois ans, l'homme d'affaires et ancien secrétaire d'État, Bernard Tapie, se bat contre un double cancer de l'œsophage et de l'estomac. Il vante aujourd'hui le traitement expérimental immunothérapie qu'il reçoit en Belgique.

Wildpixel/iStock

Sauvé par un nouveau traitement ? C'est le désir de plus d'une personne atteinte de cancer et qui semble se réaliser pour Bernard Tapie. Ce lundi, DH, un média belge, a publié un entretien avec l'ancien homme d'affaires atteint depuis 3 ans d'un double cancer de l'œsophage et de l'estomac. Plein de reconnaissance, il livre un message d'amour à la Belgique et affirme être heureux de suivre ce nouveau traitement d'immunothérapie depuis janvier à Louvain (Belgique) malgré ses effets secondaires. “En France, pour avoir la paix, les médecins refusent de vous soumettre à ce traitement. Mais si on ne l’avait pas mis en route, je ne serais certainement plus là pour vous en parler, affirme l'homme d'affaires. Oui, je serais mort sans ça.”

L'immunothérapie est une famille de traitement contre le cancer, comme la radiothérapie ou la chimiothérapie, mais qui ne s'attaque pas directement à la tumeur. Elle “mobilise” “les défenses immunitaires du patient contre sa maladie" explique la Fondation contre le cancer. Cette technique, développée depuis les années 1970, repose sur l'analyse du camouflage des cellules cancéreuses afin d'aider le système immunitaire à la combattre. Il existe de nombreuses stratégies et de multiples programmes de recherche.

Lueur d'espoir

Selon l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) cette famille de traitement ne serait efficace que chez 20 à 40% des patients. Cet aspect expérimental n'a pas effrayé Bernard Tapie. “Il y a trois stades pour le lancement d’un nouveau traitement sur le marché. Mon traitement est au deuxième stade. Il faudra attendre des résultats suffisants pour qu’il passe au troisième stade. Je suis une sorte de cobaye pour la médecine” résume-t-il. Or il ne cache pas subir des “effets secondaires épouvantables” et vivre “des moments très compliqués” tout en assurant qu'il “serre les dents” et atteste que “la tumeur a pris un sale coup”.

Derrière cette farouche volonté de vivre se cache l'espoir inspiré par les travaux et traitements du docteur Éric Van Cutsem et ses équipes. Ce professeur à l'université catholique de Louvain (KU Leuven), responsable du service d'oncologie digestive à l'Hôpital universitaire de Louvain (UZ Leuven) et co-président de la Fondation contre le cancer a reçu en octobre 2019 un prix de l'European Society of Medical Oncology (ESMO) pour son rôle “de pionnier en oncologie gastro-intestinale et son implication dans le cadre de la promotion l’oncologie médicale au sein des services d’oncologie gastro-intestinale.„ Dans la revue Ensemble contre le cancer de mars dernier, il a remercié les donateurs de la Fondation contre le cancer. “Au cours de ces 30 dernières années, nous [Fondation contre le cancer, NDLR] avons investi 182 millions d'euros dans la recherche, permettant à des équipes belges d'étudier certains mécanismes clés et de contribuer ainsi au progrès scientifique, a déclaré le docteur Van Cutsem. Les travaux sur l'immunothérapie nous permettent aujourd'hui d'utiliser le système de défense naturel de l'être humain pour combattre le cancer. À l'aide de marqueurs prédictifs, nous sommes en mesure de déterminer quelle thérapie a le plus de chance de réussite pour certain type de tumeur, afin de pouvoir offrir un traitement plus efficace aux patients.”

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