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Santé cardiovasculaire, IMC et éducation

Les facteurs de risque d'Alzheimer sont mesurables dès l’adolescence

Par Charlotte Arce

Considérés comme des facteurs de risque d’Alzheimer, le diabète ou l’hypertension pourraient être mesurables dès l’adolescence. Une découverte qui pourrait être profitable aux Afro-Américains âgés, particulièrement à risque de développer une démence.

sudok1/iStock
Selon l'Association Alzheimer, certains facteurs de risque comme le diabète, le poids ou la santé cardiovasculaire dès l'adolescence influencent le risque de développer une maladie neurodégénérative en fin de vie.
Les facteurs sociaux, comme l'éducation, sont aussi à prendre en considération dans l'apparition de démence.
Les seniors afro-américains sont environ deux fois plus susceptibles d'avoir la maladie d'Alzheimer ou d'autres démences que les Blancs plus âgés.

Prédire le risque de développer la maladie d’Alzheimer chez les adolescents et les jeunes adultes, avant même l’apparition des premiers symptômes : de nombreux travaux de recherche s’y emploient depuis des années en étudiant les antécédents familiaux ou encore en prenant en considération les facteurs de risque.

C’est dans cette perspective que s’inscrit une nouvelle étude présentée à la conférence internationale de l'Association Alzheimer. Selon ses auteurs, le diabète, l’hypercholestérolémie, la surcharge pondérale, l’hypertension artérielle ou encore une combinaison de plusieurs facteurs, sont fréquents à l'adolescence et sont associés à une détérioration des fonctions cognitives en fin de vie, en particulier auprès de la population afro-américaine. Cette dernière a en effet deux fois plus de risque d’être atteinte de démence que les blancs du même âge.

La santé cardiaque influence la santé cognitive

Une évaluation cognitive a été réalisée auprès d’adolescents (12-20 ans), de jeunes adultes (21-34 ans) et d’adultes (35-56 ans). En leur faisant pratiquer des tests de mémoire et de fonctions exécutives, les chercheurs ont constaté que, dans la population étudiée, le fait d'être atteint de diabète, d'hypertension artérielle ou de deux ou plusieurs facteurs de risque pour la santé cardiaque à l'adolescence, au début de l'âge adulte ou au milieu de la vie était associé à une détérioration statistiquement significative de la cognition en fin de vie. Ces différences ont même persisté après avoir pris en compte d’autres facteurs comme l'âge ou l'éducation.

L’étude a aussi mis en lumière le risque plus élevé chez les Afro-Américain de développer des maladies cardio-vasculaires par rapport aux autres groupes ethniques, de l’adolescence à l’âge adulte. Or, selon les chercheurs, les maladies cardiovasculaires sont des facteurs de risque qui, dès l’adolescence, influencent la santé cérébrale à un âge avancé chez les Afro-Américains.

La surcharge pondérale et l’éducation comme facteurs de risque

D’autres facteurs de risque des maladies neurodégénératives comme Alzheimer ont été repérés. C’est le cas d’un IMC élevé chez les jeunes adultes, qui est associé à un risque plus important de démence en fin de vie.

Chez les femmes, le risque de démence augmente avec un IMC plus élevé au début de l'âge adulte. Par rapport aux femmes ayant un IMC normal au début de l'âge adulte, le risque de démence était 1,8 fois plus élevé chez celles qui étaient en surpoids et 2,5 fois plus élevé chez celles qui étaient obèses. Le risque de démence est similaire chez les hommes adultes atteints d’obésité (2,5 fois plus élevé) et de surpoids (1,5 fois).

Les chercheurs ont découvert qu'un IMC élevé à l'âge adulte est un facteur de risque de démence à un âge avancé. Les chercheurs suggèrent que les efforts visant à réduire le risque de démence devraient commencer plus tôt dans la vie, en mettant l'accent sur la prévention et le traitement de l'obésité.

Dernière donnée mise en lumière par l’étude : celle selon laquelle la qualité de l'éducation en début de vie influence le risque de démence. En suivant jusqu’à 21 ans 2 446 hommes et femmes noirs et blancs, âgés de 65 ans et plus et ayant fréquenté l’école primaire aux États-Unis, les chercheurs ont remarqué qu’une éducation précoce de meilleure qualité était associée à de meilleures performances en matière de langage et de mémoire, et à un risque moindre de démence à la fin de la vie.