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Cauchemar

Démangeaison, surinfection, dépression : le grand retour des punaises de lit

Par Mathilde Debry

L'année dernière, 72 000 consultations auprès d'un médecin généraliste étaient liées aux punaises de lit.

Smuay/iStock

C’est (re)devenu un problème de santé publique en France. Selon une nouvelle étude menée par le réseau de surveillance sanitaire Sentinelles, pas moins de 72 000 consultations auprès d'un médecin généraliste ont été liées aux punaises de lit entre avril 2019 et mars 2020.

“L’incidence des consultations en lien avec les punaises de lit, bien que modérée, montre que le problème peut concerner l’ensemble de la population, quels que soient l’âge, le sexe et la région, avec une recrudescence printano‐estivale”, notent les auteurs de l’étude.

Dépression, anxiété, insomnie

Très répandues avant la Seconde Guerre mondiale, les punaises de lit ont progressivement disparu au cours de la seconde moitié du 20e siècle dans les pays développés, grâce aux insecticides modernes et l’augmentation globale du niveau social et économique. Toutefois, l’interdiction des insecticides dangereux, l’apparition de résistance aux produits d’extermination des punaises de lit et l’essor des voyages ont favorisé une recrudescence des cas d’infestation.

La punaise de lits se nourrit la nuit, principalement de sang humain, et se déplace d’un endroit à un autre en montant sur nos corps. La morsure est généralement indolore, mais l’intensité de la réaction locale est variable, allant de simples taches rouges sur la peau jusqu’à des surinfections liées aux démangeaisons. Le retentissement des punaises de lit peut aussi être psychique (dépression, anxiété, insomnie). “Les conséquences cliniques de ces infestations restent la plupart du temps limitées à des lésions cutanées non compliquées. Néanmoins les punaises de lit peuvent être responsables d’une détresse psychologique et d’un retentissement sur les activités chez un nombre non négligeable de personnes", résument les auteurs de la recherche.

Risque de contaminer les autres

“Avant même de rentrer dans la maison, je mettais toutes mes affaires dans un sac plastique, je sortais mon ordinateur de son sac pour le traiter et j’isolais le tout. Pendant une année, j’ai dû me dévêtir avant de franchir le seuil de la porte pour ne pas ravager les miens. Psychologiquement, c’est dur de se dire qu’on risque de contaminer les autres. Inviter des amis chez moi était impossible et me rendre chez les autres était pénible", témoigne dans Le Monde un étudiant résidant dans une cité universitaire infestée.

Pour sa part, la Direction générale de la santé (DGS) confirme que “les punaises de lit posent des questions de santé et qu'il convient de lutter contre elles et contre leurs conséquences sanitaires.”