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Fièvre hémorragique de Crimée-Congo

La tique à pattes rayées arrive dans le sud de la France, elle est potentiellement mortelle

Par Raphaëlle de Tappie

La tique à pattes rayées a été observée pour la première fois dans plusieurs départements du sud de la France. Elle peut être porteuse la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, maladie potentiellement mortelle.

© F. Stachurski, Cirad

Finie l’époque où l’on pouvait gambader avec insouciance dans la forêt. Les tiques effrayent chaque année un peu plus. Depuis quelque temps, on entend de plus parler de la maladie de Lyme, principalement transmise par la tique Ixodes Ricinus. Aujourd’hui, une nouvelle tique menace les Français, surtout ceux qui comptent aller passer leurs vacances dans le sud du pays. Il s’agit de l'Hyalomma marginatum, plus connue sous le nom de tique à pattes rayées et parfois porteuse de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, maladie potentiellement mortelle. Si l’insecte était déjà présent en Corse depuis des décennies, il débarque désormais sur le continent, alerte le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) de Montpellier (Hérault). 

D’après le Cirad, l’insecte, qui aime l’aridité, aurait été aperçu dans les Pyrénées-Orientales, l'Aude, l'Hérault, le Gard, les Bouches-du-Rhône, le Var et le sud de l'Ardèche. On ignore encore pourquoi l’insecte s’est implanté dans ces régions. Il aurait pu arriver à bord d’un oiseau migrateur ou de chevaux espagnols, avance le Cirad.

Cette arachide, qui peut mesurer jusqu’à 8mm à l’âge adulte, a en effet une appétence particulière pour les chevaux. Mais si elle tombe par hasard sur un humain, elle n’hésitera malheureusement pas à le mordre. Si elle n’est pas enlevée immédiatement, la piqûre peut parfois causer une irritation qui persistera quelques jours. Mais le danger concerne donc surtout le virus à l’origine la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC), Nairovirus, dont Hyalomma marginatum est parfois porteuse.

Un taux de létalité qui va de 10 à 40%

La période d'incubation est généralement de 3 à 7 jours à compter d'une exposition à un animal contaminé, et de 1 à 3 jours à compter d'une morsure de tique”, explique le site Orphanet. La maladie se manifeste ensuite par des flambées de fièvre hémorragique virale sévère, des maux de tête, parfois des malaises et des symptômes gastro-intestinaux (diarrhée, nausée, vomissements), et dans certains cas, par une éruption cutanée. Les cas sévères développent un saignement (ecchymoses, hémorragies sous-conjonctivale et gastro-intestinale), une atteinte neurologique (désorientation, convulsions, coma), un choc et une défaillance multiviscérale. Le taux de létalité va de 10 à 40%.

Bien que des sérologies positives aient été récemment signalées sur des bovins en Corse, ce virus n’a jamais été encore détecté en France. En revanche, il est largement répandu en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient et en Turquie où il a récemment causé une épidémie. En Europe, il est présent en Crimée, en Roumanie et dans les Balkans, de la Grèce à l’Albanie. Il a récemment fait son apparition en Espagne”, détaille le Cirad.

Pour éviter les drames, celui-ci conseille donc, après une balade dans la nature, de s’observer sur tout le corps pour détecter une éventuelle tique. Si une tique est accrochée à vous, quelle que soit son espèce, retirez-la au plus vite. Pour ce faire, le “mieux est d'utiliser une pince à tique (tire-tiques)”. Enfin, pour faire avancer la recherche sur les tiques et les maladies dont elles sont parfois porteuses, le Cirad recommande de signaler sa piqûre sur “citique.fr (programme de recherche participative où les citoyens peuvent aider la recherche sur les tiques et les maladies qu’elles transmettent) ou par l'application pour smartphone associée.”