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Baisse de la qualité du sperme depuis 20 ans

Par le Dr Jean-François Lemoine

En 20 ans, une baisse de 40 % du nombre de spermatozoïdes chez l’homme aurait été constatée, aggravée par une baisse de qualité. Ce sont les résultats d’une étude française très sérieuse. Certains chercheurs en font un problème aussi important que celui du réchauffement de notre planète.

 

Parmi les causes évoquées : en tête, la pollution. On est entouré de substances chimiques au quotidien. Récemment, une équipe française a démontré la toxicité des phtalates sur les cellules germinales qui constituent le précurseur des spermatozoïdes. Or, les phtalates sont retrouvés, entre autres, dans de nombreux emballages plastiques, dans le PVC…

Les pesticides contribuent aussi à l’altération du sperme.

 

On a aussi évoqué la chaleur, car la fabrication du sperme est un phénomène extrêmement sensible à la température. Les spermatozoïdes doivent être maintenus à une température comprise entre 33 et 34° C. En fonction de la température, les bourses se contractent ou se détendent de manière à conserver cette température constante.

Une augmentation de la température des testicules entraîne un ralentissement, voire un arrêt, de la spermatogenèse. Et c’est à partir de cette constatation que l’on a accusé les jeans trop serrés.

 

L’alimentation est aussi dans le collimateur, ainsi que le tabac, qui est sans doute la principale cause. Le tabagisme va entraîner une destruction des vaisseaux sanguins de l’appareil génital masculin. Au niveau du pénis, ceci est responsable d’une altération de la qualité et de la durée de l’érection. Au niveau des testicules, les altérations vasculaires entraînent une destruction plus ou moins irréversible de la fabrication de sperme.

Il faut aussi rajouter l’alcool, mais on va aussi faire de la peine aux sportifs du dimanche : les traumatismes provoqués par le vélo et l’équitation, ainsi que l’augmentation de la chaleur locale, la gêne à la circulation du sang, menacent la qualité du sperme.

 

Et pour finir, le stress, dont notre monde moderne est coutumier, mais là, il faudrait encore me démontrer que notre vie moderne est plus stressante que celle contemporaine des guerres et des famines.

 

J’aimerais plutôt attirer votre attention sur une autre préoccupation que cette faiblesse du sperme qui ne m’inquiète pas plus que cela, pour élever le débat et quitter ces bijoux de famille qui sont en péril avec le port du jeans trop serré et l’élévation de la température, pour évoquer les réelles inquiétudes sur l’avenir de notre chromosome Y, transmis de père en fils, et qui est la principale différence entre l’homme et la femme.