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Habitudes alimentaires

L’alimentation pendant le confinement : entre prise de poids, disputes et “fait maison”

Par Jean-Guillaume Bayard

Le confinement imposé aux Français depuis le 17 mai a contribué à une prise de poids chez plus d’une personne sur deux, mais aussi à favoriser les disputes et les inégalités. Côté positif, cela a poussé plus de Français à consommer local et à développer le “fait maison”.

Ridofranz/iStock
Une enquête montre qu'un Français sur deux a pris du poids pendant le confinement
La préparation des repas est souvent une source de tension au sein des couples
Les plats "fait maison" et une nourriture équilibrée ont été privilégies durant cette période

Le confinement a bouleversé nos moeurs et, parmi elles, nos habitudes alimentaires. Une enquête Ifop révèle comment le huis clos a modifié nos équilibres alimentaires et ses conséquences sur la balance. Celle-ci, commandée par Darwin Nutrition, un site d'information et de conseil consacré à l'alimentation saine, est la première à mesurer sur la base d’un échantillon important avec 3 000 participants les répercussions de l'enfermement sur l'alimentation des Français et le partage des tâches relatives à l'activité culinaire entre hommes et femmes.

Après le 11 mai, un meilleur équilibre alimentaire

L’enfermement a eu pour conséquence une prise de poids chez une majorité de Français de manière différente en fonction du sexe. Celle-ci concerne 57% des sondés, avec une prise moyenne de 2,5 kilos depuis le 17 mars. Face à ces kilos en plus, ce sont surtout les hommes qui sont concernés (58%) et moins les femmes (41%). En outre, les hommes ont pris 2,7 kilos supplémentaires contre 2,3 kilos pour les femmes. Cela concerne particulièrement les familles nombreuses (64% des Français confinés avec plus de 4 personnes ont pris du poids) contre seulement 53% de ceux confinés seuls. La réaction face à cette prise de poids n’est pas la même en fonction du sexe. Les Françaises s'avèrent beaucoup plus nombreuses (61%) que leurs homologues masculins (47%) à être mécontentes de leur poids. À noter que 29% des Français ont perdu du poids et 14% ont vu leur poids inchangé.

Pour lutter contre cette prise de poids, la majorité des Français assurent vouloir changer leurs habitudes alimentaires après le 11 mai. Plus d’un sur deux (56%) déclare envisager de manger de manière plus saine et équilibré lorsque le déconfinement aura lieu, sachant que cette proportion monte à 61% chez les personnes ayant pris du poids durant le confinement. Les femmes sont plus enclines à faire ce changement (60% contre 51% des hommes). Pour perdre du poids, les Français envisagent donc un meilleur équilibre alimentaire plutôt que de faire un régime strict qui ne concerne que 18% d’entre eux.

Concernant la conception des repas, le confinement a conduit à plus de “fait maison” et une augmentation du temps passé en cuisine. Ainsi, 42% d'entre eux consacrent plus de temps qu'avant à la préparation des repas, et 29% font plus d'aliments maison, comme le pain et les yaourts, alors que les livraisons à domicile ont chuté de 21%. Les produits locaux sont également plébiscités, puisque 35 % des sondés déclarent accorder plus d'importance au caractère local de leurs aliments depuis le 17 mars. Des habitudes que les Français souhaitent conserver passé le 11 mai, 29% d’entre eux déclarent qu'ils accorderont plus d'importance aux répercussions de leur alimentation sur l'environnement après le déconfinement.

Le repas, source de dispute et d'inégalité

Les repas continuent d’être une source de tension au sein des couples, au niveau de la préparation plus que la question de l’équilibre alimentaire. Plus d’un tiers des couples a déjà eu une dispute liée au repas, un chiffre qui monte à 45% chez les jeunes et descend à 27% chez les seniors. Le temps de préparation culinaire arrive en tête des sujets de tensions au sein des couples (42%), en particulier dans les générations les plus jeunes, 53% chez les personnes en couple de moins de 35 ans contre 31% chez les seniors.

Le confinement n’a pas permis de rétablir l’équilibre entre les sexes dans la préparation des repas. Ainsi, 71% des femmes estiment que cette tâche leur incombe le plus souvent, contre 21% qui considèrent que cette répartition est égalitaire entre les deux membres du couple et à peine 8% que c'est leur conjoint qui en fait le plus. L’étude note ainsi que “le huis clos favorise une plus forte contestation de l'inégale répartition observée généralement en matière de temps de préparation culinaire : 1h12 par jour pour les femmes contre 22 minutes pour les hommes (toutes journées confondues) d'après la dernière enquête emploi du temps de l'Insee en France (Nabli & Ricroch, 2012).”