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Covid-19

La chloroquine pourra être prescrite à l’hôpital

Par Jean-Guillaume Bayard

Ce jeudi, le ministre de la Santé Olivier Véran a autorisé la prescription de la chloroquine à l’hôpital pour soigner du Covid-19 dans un décret publié au Journal officiel.

Zerbor/iStock

La chloroquine pourra être prescrite par les médecins sans attendre les résultats des essais cliniques en cours pour tester l’efficacité de ce traitement. C’est un décret publié au Journal officiel par le ministre de la Santé Olivier Véran qui l’autorise et précise que “l’hydroxychloroquine et l’association lopinavir/ritonavir peuvent être prescrits, dispensés et administrés sous la responsabilité d’un médecin aux patients atteints par le Covid-19, dans les établissements de santé qui les prennent en charge, ainsi que pour la poursuite de leur traitement si leur état le permet et sur autorisation du prescripteur initial, à domicile.”

La chloroquine à l’essai

La chloroquine est un traitement antipaludique utilisé par le professeur Didier Raoult, directeur de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille pour soigner du Covid-19. Ce dernier milite pour l’utiliser massivement dans notre guerre contre la pandémie et le gouvernement a lancé un test, Discovery, pour étudier son efficacité à plus grande échelle. Cependant, avant les premiers résultats, qui devraient intervenir dans les six prochaines semaines, le ministre de la Santé a autorisé l’utilisation de cette solution si le médecin la juge utile.

La chloroquine s’adresse aux patients gravement atteints par le Covid-19. Malgré des premiers résultats prometteurs, cette molécule ne fait pas l’unanimité parmi les professionnels de la médecine. Ainsi, l’Académie de médecine a rappelé que “face à la pandémie de Covid-19 dont la progression rapide entraîne une morbidité et une mortalité élevée nous ne disposons pas à ce jour de traitement médicamenteux avéré de l’infection. Dans ce contexte, il est nécessaire de rappeler que l’utilisation d’un nouveau traitement, fût-il fondé sur une molécule déjà employée en médecine depuis plus de 70 ans, doit se conformer à une méthodologie scientifiquement établie qui fait appel à des règles codifiées.”

Pour le professeur Didier Raoult, la chloroquine doit être utilisée tôt dans la maladie. “La première ligne de défense, l’immunité innée, repose sur les cellules agressées, capables non seulement d’alerter le système immunitaire pour qu’il orchestre sa réponse globale, mais, de plus, un groupe de cellules immunitaires particulières (cellules dendritiques) produisent de l’interféron aux propriétés antivirales avérées, précise au Figaro le professeur Éric Vivier, professeur d’immunologie et coordinateur du cluster Marseille Immunopole. Dans un deuxième temps seulement se produit une réponse immunitaire plus puissante. Au bout d’une semaine environ on voit apparaître des anticorps neutralisants qui permettent de confirmer l’infection.”