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Confinement

Fermer les marchés, certains maires auraient souhaité les maintenir

Par Jean-Guillaume Bayard

Depuis que les marchés ont subi une interdiction de principe, certains maires ne cachent pas leur tristesse. C’est le cas de Jeanne Bécart, maire de Garches (92), qui estime qu’un marché bien organisé peut être une meilleure option qu’un supermarché.

Valentina Tubaro/iStock
Les marchés en plein air ont été interdits dans le cadre du renforcement du confinement
Des élus regrettent la mesure qui prive les habitants de leur ville de commerces alimentaires de proximité

Depuis lundi soir et l’annonce du premier ministre, Édouard Philippe, les marchés sont interdits. Sauf dérogation exceptionnelle qui ne sera pas accordée dans les Hauts-de-Seine (92) où le préfet a annoncé qu’aucun marché ne serait ouvert tant que l’Île-de-France fait partie des zones “à risque”, avec le Grand Est et les Hauts-de-France. Une décision que regrette à moitié Jeanne Bécart, maire de Garches (92), qui estime que son marché était suffisamment bien organisé pour continuer à accueillir les habitants.

Comment avez-vous réagi à la décision du gouvernement d’interdire par principe les marchés ?

C’est une décision générale qui ne fait pas beaucoup de distinction entre tout le monde. J’ai vu des images de marchés désorganisés avec beaucoup de monde et ça, c’est inacceptable. Ceci dit, la mesure d’interdiction concerne également des villes comme la nôtre où de nombreuses mesures avaient été prises pour éviter tout rapprochement entre les gens. Nous avions installé des barrières de sécurité, établi un filtrage qui ne permettait qu’à une cinquantaine de personnes d’être en même temps dans le marché, réduit à deux accès les entrées et sorties dont le flux était séparé pour éviter tout croisement, mis en place un marquage au sol et les allées avaient été doublées pour séparer au maximum les étables. Le risque est moindre que dans un supermarché où, malgré la bonne volonté, la sécurité sanitaire est parfois un peu limite. Dans les grandes surfaces, les fruits et légumes sont souvent palpés par beaucoup de monde, ce qui n’offre pas de véritable garantie sanitaire. Je me posais la question sur le maintien ou non du marché et finalement celle-ci s’est imposée à moi avec l’interdiction.

Comment font les habitants de Garches pour faire leurs courses ?

Ici nous n’avons pas de problème de ravitaillement. Nous possédons de nombreux commerces avec des supermarchés de différentes tailles, des bouchers et même un fromager. Nous essayons d’informer nos citoyens au maximum sur les réseaux sociaux des horaires et règles à respecter. Certains commerçants du marché, désormais fermé, nous ont contactés pour se porter volontaire afin de prendre des commandes et d’effectuer du service à domicile. En ce qui concerne les règles de sécurité, les petits commerces ont très vite et d’eux-mêmes pris les mesures nécessaires. Pour les supermarchés plus grands, j’ai dû intervenir. L’accès est filtré pour éviter aux gens de se croiser dans les allées et seule une caisse sur deux est ouverte pour empêcher la promiscuité. Le personnel est équipé de gants et de masques de protection.

Avez-vous mis en place des choses particulières pour le confinement ?

Comme ailleurs, ici au début du confinement les gens n’ont pas forcément pris la mesure de ce qui se passait. Aujourd’hui, le confinement est respecté et les gens sont chez eux. Les rues sont presque désertes. Nous n’avons pas pris de mesure de couvre-feu et puis même si nous le voulions, nous ne possédons pas de moyen de coercition pour mettre cela en place.