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Prévention

Epidémie de pneumocoque à Marseille : 4 000 personnes vaccinées en urgence

Par Anaïs Col

Treize cas de pneumonie à pneumocoque ont été diagnostiqués chez des personnes travaillant sur le chantier naval de Marseille. Une immense opération de vaccination a commencé ce lundi matin. 

Natali_Mis/iStock

Une “opération de vaccination d'envergure” a commencé ce lundi matin sur le chantier naval de Marseille, après le diagnostic de 13 cas de “pneumonie à pneumocoque”, a indiqué l'Agence régionale de santé (ARS) en Provence-Alpes-Côte d’Azur dans un communiqué. Les patients détectés travaillaient tous sur la rénovation d'un bateau. Afin de limiter les risques, 15 équipes ont été déployées sur place pour vacciner en urgence les 4000 personnes potentiellement exposées au chantier en question. 

L'alerte a été donnée le 28 janvier dernier. “Une filière de soins a immédiatement été organisée avec l'équipe médicale du bateau, le Samu, le Bataillon des Marins Pompiers de Marseille, l'Institut hospitalo-universitaire et l'ARS Paca, assure l'ARS. Une sensibilisation aux mesures barrières a été faite auprès de l’équipe médicale du bateau en chantier et des mesures de précaution ont été communiquées au personnel : renforcement du lavage des mains, port de masque pour les personnes malades (3 000 masques ont été livrés sur le chantier), isolement de tout cas suspect en cabine individuelle, etc”.

132 000 cas annuels en France

Le pneumocoque ou streptococcus pneumoniae est une bactérie pouvant occasionner des infections pulmonaires et ORL (otites, sinusites), et pouvant également être à l’origine de formes plus sévères d’infections invasives chez 10 à 30% des patients, comme la pneumonie, la méningite et la bactériémie à pneumocoque.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), “le taux de létalité peut être élevé pour la maladie à pneumocoques invasive, allant jusqu’à 20% pour les septicémies et 50% pour les méningites dans les pays en développement”. L'Académie nationale de Médecine précise qu'en France, “le chiffre moyen est de 132 000 cas annuels, représentant 220 cas pour I00 000 habitants (dont 5 à 30 % de formes invasives).”

On trouve la bactérie en quantité importante dans les sécrétions nasales et dans la salive. Il suffit donc d’un contact direct et étroit avec un porteur sain, ou tout simplement d’une toux ou d’un éternuement, pour que le pneumocoque soit transmis. Tout objet souillé par des sécrétions constitue également un vecteur potentiel de transmission.

Certaines personnes plus à risque que d'autres

Comme le souligne Santé publique France, les infections à pneumocoque “touchent le plus souvent les jeunes enfants, les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques ou qui suivent un traitement qui diminue leurs défenses immunitaires contre les infections”. En effet, le risque est multiplié par 4 en présence d’une pathologie chronique (diabète, maladie pulmonaire, cardiaque ou alcoolisme) et par 23 à 48 chez les patients immunodéprimés (cancer ou infection par le VIH/Sida).