ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Méningite : des décès évitables grâce à la vaccination

Un nouveau cas mortel à Limoges

Méningite : des décès évitables grâce à la vaccination

Par Dr Philippe Montereau

Après la mort d'un adolescent de 15 ans le 8 janvier à Nice, un bébé a succombé à la maladie le week-end dernier à Limoges. Une étude menée en 2018 par des chercheurs de l'Inserm démontrait que 25% des décès et 25% des séquelles graves chez l'enfant après une infection bactérienne comme la méningite pouvaient être évités par la simple application du calendrier vaccinal. Le vaccin anti-méningococcique C est obligatoire depuis 2018.

Jovanmandic/iStock

En France, si la vaccination contre les deux principales bactéries responsables d'infections sévères (vaccins anti-pneumococcique et anti-méningococcique C) est devenue obligatoire pour l’ensemble des enfants nés à partir du 1er janvier 2018, la plupart des décès liés au méningocoque C survient chez des enfants qui n'avaient pas leur carnet vaccinal à jour.

Une étude réalisée en collaboration avec des pédiatres de ville dans le Grand-Ouest, sur une période de 5 ans, et parue en 2018 dans la revue Paediatric and Perinatal Epidemiology visait à déterminer, chez des enfants ayant une infection bactérienne sévère, la part de celles qui auraient pu être évitées par une vaccination complète reçue dans les délais des recommandations officielles.

Une infection facilement évitable

Tous les enfants âgés de 1 mois à 16 ans dans le Grand-Ouest français, admis en réanimation pédiatrique ou décédés avant leur admission à cause d’une infection bactérienne sévère, avaient été analysés prospectivement sur 5 ans (de 2009 à 2014). Une infection était considérée comme théoriquement évitable par la vaccination si l’enfant avait une vaccination absente ou incomplète et si les souches bactériennes identifiées dans son organisme étaient ciblées par les vaccins recommandés au moment de la survenue de l’infection.

D’après les résultats de cette étude, le méningocoque et le pneumocoque restaient les principales bactéries à l’origine des infections sévères de l’enfant (65%). Elles sont, par ailleurs, responsables de 71% des décès et de près de la moitié des cas de séquelles graves.

Seuls 39% des enfants étaient correctement vaccinés contre ces bactéries et 61% avaient donc une vaccination inexistante ou incomplète. Un crève cœur quant on sait que les vaccins anti-pneumococcique et anti-méningococcique C ont été introduits dans le calendrier vaccinal en France en 2002 et 2009. Au final, 25% des décès et 25% des cas de séquelles étaient évitables par la simple application des recommandations vaccinales officielles.