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Maladie mentale

Le cerveau des adolescents aux prises avec la maladie mentale serait “câblé” différemment

Par Samrin Inayati

Les scans révèlent des différences dans les structures cérébrales des adolescents aux prises avec la maladie mentale.

Natali_Mis/iStock

L'adolescence peut être une période de développement difficile dans la vie d'un jeune. Une étude récente montre que les adolescents aux prises avec des problèmes de santé mentale seraient “branchés” différemment, comparé aux autres adolescents. Des neuroscientifiques de l'université de l'Alberta (Canada) ont découvert que la structure du cerveau diffère entre les adolescents aux prises avec des problèmes de santé mentale et ceux qui possèdent une “bonne” santé mentale. L'article est publié dans la revue Brain Imaging and Behavior.

La recherche, dirigée par Anthony Singhal, professeur et directeur du département de psychologie de l’université de l’Alberta, a porté sur des adolescents âgés de 14 à 17 ans qui avaient des antécédents de problèmes de santé mentale, notamment la dépression, l'anxiété et du trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

Différence dans la substance blanche du cerveau

Les adolescents de cette étude ont subi des examens d'imagerie par résonance magnétique (IRM). Des adolescents ne souffrant d’aucune maladie mentale ont également subi ces examens, afin de les comparer. 

Les scans ont examiné la substance blanche de leur cerveau. Les résultats ont montré des différences claires dans les voies neurales conjonctives, en fonction du contrôle cognitif, entre les adolescents en santé et ceux qui ont des problèmes de santé mentale.

“Nous avons constaté que les voies étaient moins efficaces sur le plan structurel chez les patients que chez les témoins en bonne santé, explique Anthony Singhal. De plus, ces observations étaient corrélées avec les résultats des tests de contrôle de l'attention. En d'autres termes, une efficacité neurale moindre dans les voies clés a été associée à une tendance globale réduite à concentrer l’attention.”

L'étude est l'une des premières à montrer ces résultats chez les adolescents, s'ajoutant à des recherches antérieures menées auprès de participants adultes. “On ne peut pas à proprement parler de différences entre les cerveaux des gens, insiste Anthony Singhal. Ce n'est pas aussi simple, mais il faut bien commencer quelque part, et c'est un bon point de départ."